Le Figaro
Appel désespéré du gouvernement
Le coût véritable de l'asile est évalué noir sur blanc dans un rapport de la Cour des comptes révélé il a cinq mois, jour pour jour, par Le Figaro (document ci-dessous): «13.724 euros par personne».
C'est que l'asile est un ensemble. Au milliard par an que coûtaient jusqu'alors les demandeurs - et ils seront bientôt 100.000 -, il faut ajouter l'autre milliard que coûtent annuellement les «déboutés», ces réfugiés économiques censés partir, mais qui restent en France, puisque les autorités échouent neuf fois sur dix dans les reconduites.
Les dépenses se traduisent en lignes de crédits quasi incompressibles dont l'inventaire à la Prévert, établi par les sages de la rue Cambon, a de quoi donner le tournis: «Accompagnement P 303, Hébergement P 177, Aide juridictionnelle P 101, Aide temporaire d'attente (ATA), Couverture médicale universelle (CMU), Aide médicale d'État (AME).» Pour ne citer que les principales.
La seule Aide temporaire d'attente a été revalorisée à 11,45 euros par jour et par réfugié au 1er janvier 2015. Multipliée par le nombre de bénéficiaires, l'ATA revenait déjà en 2013 à 190 millions d'euros, et davantage en 2014. Combien en 2015? La Cour des comptes précisait en février que cette aide avait déjà augmenté «de 179 %» en quatre ans. «En prenant en compte l'hébergement d'urgence, la situation française est plus favorable que dans les autres États européens», prévenait-elle.
Le système, s'il n'est pas reformé, court à sa perte. Sur les 47.000 places en hébergement d'urgence, 22.000 sont des nuits d'hôtel. Et le récent afflux de migrants risque de précipiter le mouvement. D'où l'appel désespéré du gouvernement aux communes. Mais pour quelles contreparties?
Le plus incroyable est que les 2 milliards d'euros du coût de l'asile sont calculés «hors collectivités locales». La facture totale dans les mois qui viennent pourrait dépasser 2,5 à 2,8 milliards d'euros, selon les estimations. Qui va financer ce gigantesque plan migrants si l'État compte sur les villes et les villes sur l'État? Les baisses d'impôts promises en 2016, pour faire oublier les hausses dont nombre de Français vont devoir s'acquitter, pourraient bien se compenser in fine par de futurs prélèvements.