En humiliant publiquement le chef d’état-major des armées Pierre de Villiers, Emmanuel Macron a commis une grave erreur, à la fois sur le fond et sur la forme.
D’abord parce qu’il prive ainsi la France, en pleine période de risque sécuritaire, des services d’un général expérimenté et reconnu par ses troupes, un Homme de conviction qui a eu le courage de ne pas taire la vérité, même si elle était difficile à entendre.
Emmanuel Macron, lui, a refusé d’entendre cette vérité. Refusé de voir que l’armée Française est déjà exsangue, sollicitée sur de nombreux théâtres d’opération avec un matériel souvent vieillissant. Il fait ainsi la démonstration que, malgré les « coups de com » et le déplacement au Mali du début de mandat, il fait bien peu de cas de ceux qui nous protègent.
Tout à son entêtement, il n’a pas voulu reconnaître que demander un effort budgétaire supplémentaire à nos armées, c’était revenir sur ses engagements de campagne et faire un choix irresponsable, qui engage la vie de nos troupes.
Le chef de l’Etat, pêchant par son inexpérience, a ainsi commis sa première grave erreur politique. Il a confondu autorité et autoritarisme, oubliant qu’un chef doit certes savoir diriger, mais aussi écouter. Le débat fait partie de la démocratie, que cela plaise ou non à Emmanuel Macron.
Cette erreur est d’autant plus grave qu’elle intervient au moment où la France prêche sur la scène européenne pour que ses partenaires accentuent leur effort de défense, et alors qu’elle entend être à la pointe d’une future défense européenne.