Cette expérience néo-calédonienne, depuis les accords de Matignon d’il y a trente ans jusqu’à ce vote, rappelle cette vérité toute simple que la démocratie, dans une nation où coexistent des communautés ethniques ou culturelles très différentes, n’est que la voix du plus nombreux. Et celui qui veut gagner les élections doit compter avec deux atouts – ou deux adversaires : le temps et la démographie. Qui veut exercer le pouvoir démocratiquement sur son territoire doit savoir gérer habilement le temps, les échéances, et orienter efficacement la natalité et l’immigration. Ou, comme ce fut le cas en Nouvelle-Calédonie, imposer des restrictions sur la composition du corps électoral. Mais est-ce encore démocratique ?
Ce qui fut vrai pour l’Algérie naguère, pour la Nouvelle-Calédonie aujourd’hui, le sera peut-être un jour pour la métropole. La France a encore beaucoup à apprendre de ses anciennes colonies.