Bernard-Henri Lévy / Philippe de Villiers: quelle France après la crise?
GRAND ENTRETIEN - Si tous deux s'accordent à constater le chaos ambiant, ils tracent deux chemins radicalement différents pour construire la France d'après. Tous deux appartiennent à la même ...
P. d. V. -Notre pays est au bord de la fragmentation territoriale. Il y a des enclaves étrangères qui, rejetant notre civilisation, considèrent la France comme une puissance étrangère chez elle et prétendent la «décoloniser». En face des colons du barbaricum, on retrouve les bourgeois de Calais: robes de bure, têtes cendrées, nos élites font la génuflexion et récitent leur acte de contrition. Ce pays qui se défait, c’est votre œuvre. Vous avez décrit la France comme une terre de racistes et de collabos. Et vous êtes le père de SOS Racisme. Jean Baudrillard a tout résumé: «SOS Racisme et SOS baleines. Ambiguïté: dans un cas, c’est pour dénoncer le racisme, dans l’autre, c’est pour sauver les baleines. Et si dans le premier cas, c’était aussi un appel subliminal à sauver le racisme…» Le séparatisme qui nous menace, c’est vous qui l’avez mis en orbite: antiraciste, vous avez généré le racialisme. Et, antifrançais, vous avez généré les indigénistes qui ont la haine de la France. Regrettez-vous aujourd’hui, cher Bernard-Henri Lévy, la profession de foi du premier numéro du journal Globe, fondé en 1985: «Bien sûr, nous sommes résolument cosmopolites. Bien sûr, tout ce qui est terroir, béret, bourrées, binious, bref franchouillard ou cocardier, nous est étranger voire odieux?»