Que dire, en effet, d'une vidéo dans laquelle les interlocuteurs du chef de l'État se mettent à danser ou à effectuer des roulades, lui adressent la parole comme s'il était un invité comme un autre ? Que dire de cette séquence de concert final, où les rockeurs se mettent à hurler, face à Macron, «L'Élysée est ce que vous êtes là ?» ? Que dire des nombreuses publicités qui entrecoupent la vidéo, comme si une vidéo mettant en scène le chef de l'État était similaire à n'importe quelle autre vidéo monétisée d'influenceurs ? Que dire, enfin, de cette séquence où le chef de l'État laisse échapper un «putain» ? C'est peut-être cela le plus grave, cette idée que le président est désormais un influenceur comme un autre, que la politique n'est plus un espace à part, et qu'il est désormais possible, pour le chef de l'État, de se commettre dans une vidéo aussi rabaissante et vulgaire.