Quel est l'impact politique du souvenir de la guerre d'Algérie?
ANALYSE - À la veille du 60e anniversaire de la répression de la manifestation des Algériens à Paris, en 1961, Jérôme Fourquet revient pour Le Figaro sur l'impact politique d'une histoire à ...
À la mi-février, dans le cadre d'un déplacement en Algérie, Emmanuel Macron déclara ainsi : « La colonisation fait partie de l'histoire française. C'est un crime, c'est un crime contre l'humanité, c'est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes ». Ces propos furent vivement critiqués par François Fillon et Marine Le Pen. D'après le rolling Ifop-Fiducial pour Paris-Match, cette polémique se traduisit instantanément par une baisse d'un point des intentions de vote en faveur du candidat, qui ne retrouva une dynamique qu'une semaine plus tard avec le ralliement de François Bayrou. Si un meeting d'Emmanuel Macron se tenant à Toulon le 18 février 2012 fut perturbé par des militants frontistes et des représentants des rapatriés et des harkis, le candidat d'En Marche ! tira profit de cette déclaration dans l'électorat franco-algérien. Ainsi alors qu'au premier tour, son score s'établissait à 31,6% parmi les électeurs français installés au Maroc et à 36,8% en Tunisie, il atteignait pas moins de 51,9% parmi les électeurs français d'Algérie, dont une grande partie sont binationaux.