Chère Française, Cher Français,
Les politiciens me reprochent la position que j’ai tenue vis-à-vis des réfugiés ukrainiens.
Ils la déforment, ils la caricaturent, puis ils me la reprochent.
Mais je vais vous dire la vérité, chère amie, cher ami : les politiciens professionnels ne défendent pas plus le peuple ukrainien qu’ils n’ont défendu le peuple français.
En vérité, ils ne s’intéressent pas à ce que veulent vraiment les réfugiés ukrainiens.
Moi si.
Quelle est la position que j’ai défendue ?
Je répète depuis la semaine dernière que presque toutes les pauvres femmes et les pauvres enfants ukrainiens que nous voyons sur nos écrans et qui nous déchirent le cœur veulent absolument se réfugier près de chez eux, aux portes de leur pays, près de leur père, de leurs fils et de leur mari qui continuent de se battre.
Pour la plupart, ils veulent donc aller en Pologne, en Hongrie et en Roumanie, comme toutes les sources officielles nous le montrent désormais et comme les journalistes sur place nous le racontent.
La plupart des Ukrainiens ne veulent pas devenir des migrants à 2000 kilomètres de chez eux. Ce sont de vrais réfugiés de guerre. Ils ne veulent pas du déracinement. Ils ne veulent pas aller à l’autre bout du continent.
Que nous dit Gérald Darmanin ? Qu’il y a aujourd’hui moins d’une centaine d’Ukrainiens arrivés en France.
Que nous disent les Polonais ? Qu’ils ont, eux, déjà accueilli 500 000 déplacés.
Que nous disent la plupart des Ukrainiens eux-mêmes ? Il faut les écouter d’abord. Ils disent qu’ils veulent être en sécurité, près de leur pays, et uniquement le temps que la guerre finisse, car ils aiment leur pays et ne veulent pas laisser leur terre aux Russes.
Oui, chère amie, cher ami, il faut les aider, cent fois oui !
Mais pour bien faire, il faut aider les Ukrainiens selon leurs besoins et non selon nos désirs.
Leur besoin, aujourd’hui, c’est d’être proche de l’Ukraine, proche de leur père qui se bat. Leur besoin, c’est de retourner au pays, dès la fin de la guerre.
Et pour être proche de leur pays, ils ont besoin de l’aide des Polonais, des Hongrois, des Slovaques et des Roumains, qui sont en première ligne. C’est bien logique, et si l’Italie était en guerre, il va de soi que la France serait le premier pays à accueillir ses voisins italiens !
La Pologne se dit capable d’accueillir dignement un million d’immigrés ukrainiens supplémentaires si elle était aidée.
Alors qu’attendons-nous pour l’aider ?
Qu’attend la France pour envoyer notre soutien logistique, financier et médical en Pologne ?
Qu’attendons-nous pour lever les sanctions de l’Union européenne contre la Pologne ?
Qu’attendons-nous pour arrêter de stigmatiser la Hongrie, qui prend toute sa part dans l’accueil des Ukrainiens ?
Nous avons le devoir d’aider en urgence ces pays à accueillir les Ukrainiens, parce que les Ukrainiens sont de vrais réfugiés, qui fuient la guerre, parce que nous nous sentons proches d’eux, parce qu’ils sont européens, parce qu’ils sont chrétiens.
Nous avons le devoir de garantir un corridor humanitaire, le devoir d’envoyer à ces pays la nourriture, les tentes, les équipements de survie et l’argent nécessaire à leur protection ! Et je sais que de nombreux Français se mobilisent pour cela, et je les trouve admirables.
Reprenons les choses dans l’ordre, chère amie, cher ami, parce que je sais que ma position, une fois déformée et caricaturée, a pu interroger :
- D’abord, l’immense majorité des Ukrainiens veut aller dans les pays voisins de l’Ukraine, alors le principe, c’est d’aider ces pays et de ne pas chercher à déraciner des patriotes ukrainiens pour les faire venir en France, alors qu’ils préféreraient être en Pologne.
- Ensuite, il ne faut pas laisser la Pologne et les autres pays voisins seuls dans l’aide humanitaire, car sans notre aide, ils ne pourront plus accueillir dignement les déplacés, et cela, personne ne le dit !
- Enfin, pour ceux des Ukrainiens qui préfèrent venir en France, par exemple parce qu’ils y ont des attaches, parce qu’ils y ont de la famille, parce qu’ils sont francophones, alors il faut les accueillir le temps que les bombardements cessent et, comme je l’ai dit mercredi soir sur CNews, uniquement dans les communes qui ont les moyens de les accueillir et la volonté de les recevoir dignement. Je sais que de nombreux maires de France, notamment parmi mes soutiens, s’organisent déjà pour en recevoir. Je les salue et je les félicite ! Je l’ai dit et je le répète : leur générosité fait honneur à la France. Car, oui, les Français font la différence entre des migrants venant pour des raisons économiques et des déplacés de guerre venant de la civilisation chrétienne et européenne !
C’est cela être à la fois généreux et rationnel !
Je dis souvent que le cœur d’un homme d’État doit être dans sa tête. Eh bien, ce choix-là, c’est le cœur qui me le dicte autant que la raison.
Cela aussi, je suis le seul à le dire.
Pour nous, la souffrance du peuple ukrainien n’est pas un enjeu électoral.
Nous voulons agir et agir vraiment, et pas uniquement faire de la communication !
Vive la France !
Éric Zemmour
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Diffusion RECONQUÊTE!