Guerre d'Algérie: le bilan tragique des accords d'Évian
GRAND DÉCRYPTAGE - Loin de mettre un terme à la violence de la guerre, les accords d'Évian signés le 18 mars 1962 et le cessez-le-feu du 19 mars furent suivis d'une recrudescence des actes de ...
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L'épilogue, dramatique, survient le 26 mars 1962, lors de la fusillade de la rue d'Isly. Une manifestation non autorisée mais soutenue par l'OAS est réprimée violemment par des tirailleurs algériens sous uniforme français. On dénombre chez les manifestants 58 morts et 200 blessés, dont beaucoup n'ont pas survécu à leurs blessures. Le choc est profond. Mais pour les autorités gouvernementales, qui pointent la responsabilité des commandos OAS qui auraient tiré les premiers, l'épisode est presque considéré comme salutaire. Il était indispensable d'avoir tiré pour « disperser les charmes », expliqua De Gaulle, le 3 avril, au Comité des affaires algériennes, tandis que dans ses Mémoires, le général Ailleret, qui a proclamé l'ordre du jour annonçant le cessez-le-feu, a marqué son « très grand soulagement », considérant que « si sinistre qu'il ait été, l'éclair de la rue d'Isly avait déchargé de son électricité le nuage d'orage que constituait la population européenne depuis l'instruction n° 29 de Salan ».