Chaque guerre a ses héros. Des hommes au cœur de feu, amoureux de l’intensité de la vie ; pas de sa durée. Outils de la propagande d’État à leur corps défendant, aussi. Devant ces images de Kiev, nous ne pouvons nous empêcher de penser à celles, poignantes, du cercueil couvert de tricolore de Maxime Blasco, tué au Mali, porté au pas lent de ses camarades, vêtus de blanc toundra, et suivi de son fils de 8 ans, un peu perdu, coiffé de la « tarte » de son père, dans la cour d’honneur des Invalides.
À Kiev, Dmytro Kotsiubailo, acclamé comme meurt un soleil, devient une icône ukrainienne. Son exemple de résistance est salué là-bas avec ferveur et par nécessité vitale de sa nation. Il sera révéré comme un saint quand Maxime et les siens sont déjà oubliés, comptés pour pertes et profits de la République Française Ve en sursis et privée d’idéal.