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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 08:45

 

  • 3 mai 2012
  • Le Figaro
  • José Maria Aznar

L’ancien premier ministre espagnol définit le profil du président de la République doté d’une vision d’état dont la France a besoin.

Le leadership d’un homme politique se mesure à l’aune des engagements qu’il est disposé à prendre sur lui

Ma vie politique m’a donné maintes occasions de connaître de près et de loin des dirigeants, mais je ne peux qualifier que certains d’entre eux de meneurs de premier ordre : des hommes et des femmes dotés de vision d’état, d’un sens patriotique de leur responsabilité et d’une extraordinaire capacité face aux défis. Parmi ces personnes, j’attribue à Nicolas Sarkozy une place spéciale. Je connais le président Sarkozy depuis de longues années. Il m’honore de son amitié, soit dit sans aucune arrogance. J’ai été témoin et, comme Espagnol, bénéficiaire direct de sa loyauté indéfectible, doublée de ces valeurs qui donnent leur dignité aux démocraties et leur force aux nations : la loi et la liberté. J’ai assisté à sa défense des intérêts de la France auprès des institutions européennes et mondiales, faisant preuve d’un courage et d’une ténacité infatigables.

Je suis conscient de son engagement européiste et de ses dons de leader international. Si l’expérience, le sérieux, la solvabilité et la hardiesse sont des attributs dont ne sauraient se passer les personnes qui tiennent les rênes d’un pays, ils le sont à plus forte raison dans des moments de grave crise et de profond désarroi.

Il y a quelques mois, le roi d’espagne décernait à Nicolas Sarkozy la Toison d’or, la plus haute distinction attribuée par la Couronne espagnole, en reconnaissance de sa contribution constante, effective et généreuse à la lutte contre le terrorisme de L’ETA. M. Sarkozy est depuis toujours un ami fidèle de l’espagne. Mais, par-dessus tout, il a été un très bon président de la France et il peut continuer à l’être. Pour les Espagnols, la consolidation de l’amitié entre nos deux pays et l’extraordinaire coopération qui en a été le fruit font partie des symboles de son mandat présidentiel.

Nous qui avons pris à charge la responsabilité d’un gouvernement, nous savons bien qu’il n’est pas de gestion parfaite. Nous savons qu’il faudra virer de bord, réviser ce qui est fait, tisser de nouveaux réseaux de confiance vis-à-vis des citoyens. Et, là aussi, l’expérience est précieuse. Nicolas Sarkozy a tracé pour la France une voie ambitieuse et résolue dans une Europe en crise, une trajectoire politique à laquelle il n’est pas facile de trouver un équivalent.

Les navigations difficiles se heurtent à de nombreux écueils, comme ces chants de sirène, tentateurs et séduisants qui, s’ils envoûtent les barreurs, finissent inévitablement par faire naufrager la barque. Certes, avec la crise économique, des fissures sont apparues dans la cohésion de l’union européenne et dans la confiance en l’avenir des institutions communes de la zone euro. Mais c’est pourtant cette crise qui a levé le voile et mis en évidence une facette de l’intégration européenne qui nous avait été dissimulée jusqu’à présent : les Européens, maintenant plus que jamais, dépendent tous les uns des autres. Le sort de chacun est lié aux décisions, aux comportements et aux attitudes des autres.

Or, il semble que la démagogie populiste, ressource de la gauche pour nous tirer de la crise, fasse fi de tout cela. Elle a armé de haut-parleurs les chants de sirène et les attitudes radicales. Elle insiste sur un discours qui se fait l’écho d’un souhait mais qui omet le plus important, à savoir que sans politiques responsables capables de rétablir les équilibres qui servent de base à nos économies, il n’y a pas de croissance possible. En revanche, nous pouvons espérer voir s’ouvrir la porte de la croissance, précisément en conséquence de notre capacité d’impulser les réformes et de transmettre une idée de crédibilité.

Le leadership d’un homme politique se mesure à l’aune des engagements qu’il est disposé à prendre sur lui. Et Nicolas Sarkozy se fait fort d’assumer un engagement national comme président de la République française en même temps qu’un engagement catégorique envers l’europe et le rôle central de la France dans son futur.

Comme espagnol et comme européen, je peux affirmer que rien de ce qui est français ne m’est étranger. Mon admiration pour l’histoire, la culture et la langue françaises, pour les institutions de la République, pour ses valeurs d’égalité et de patriotisme est, si besoin est, un motif de plus pour me pousser à faire cette réflexion.

Je souhaite pour la France ce que je souhaite pour l’espagne : des institutions fortes et prestigieuses, un leadership courageux et intégrateur, une économie solide et compétitive et un État-providence viable et soudé. Et, en toute logique, je ne souhaite en aucun cas pour la France et, partant, pour l’espagne, des discours démagogiques ou peu réalistes qui aboutissent à la déception et à la frustration des citoyens ; des politiques qui tendent à prolonger, voire même à aggraver, les cycles économiques négatifs au lieu de les corriger ; et des stratégies orientées vers l’isolement, qui ne contribuent guère à affermir la crédibilité d’un pays et son influence internationale.

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Published by voxpop - dans Politique

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