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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 22:45

 

Olivier Auguste et Marc Landré :

En ne remplaçant depuis 2007 qu'un fonctionnaire sur deux partant en retraite, Nicolas Sarkozy aura au total supprimé pas moins de 150.000 postes dans la fonction publique d'Etat en cinq ans. Toute la question est maintenant de savoir si cette politique malthusienne doit être poursuivie après l'élection présidentielle. "Nous devons le faire avec détermination. Mais aussi avec sang-froid, raisonnablement, sans nous laisser gagner par la fébrilité et les emballements des marchés", a ainsi promis le chef de l'Etat, de plus en plus candidat à sa propre succession, à Toulon le 1er décembre. Le son de cloche est évidemment différent dans le camp d'en face, même si François Hollande s'est bien gardé de promettre, pendant les primaires, de revenir en arrière. Tout juste le candidat socialiste a-t-il annoncé le recrutement de 60.000 professeurs … gagé sur des suppressions de postes équivalentes dans d'autres corps. Manière de reconnaître, sans le dire, que le nombre de fonctionnaires est aujourd'hui suffisant pour remplir les missions de service public assignées aux agents de l'Etat…

Plusieurs raisons concourent à poursuivre, voire à intensifier, cette politique dite du "un sur deux" et les socialistes n'auront d'autre choix que de s'y résoudre si jamais ils accèdent aux responsabilités dans cinq mois. Premièrement, la France est loin d'être sous-administrée. Selon une étude récente du Centre d'analyse stratégique (CAS), l'Hexagone compte en effet 90 fonctionnaires pour 1000 habitants, soit près du double de l'Allemagne. Autre preuve : l'évolution des effectifs, ces dernières décennies, dans les trois fonctions publiques est tout sauf marginale. Si la progression du nombre de fonctionnaires de l'Etat n'a été que de l'ordre de 15% (malgré, pourtant, deux lois de décentralisation et des gains de productivité liés à l'informatisation et à la dématérialisation des procédures) en 40 ans, elle a explosé dans le secteur hospitalier et les collectivités territoriales en dépassant respectivement 50% et 70%. Si bien que la France compte aujourd'hui 1,5 million de fonctionnaires de plus qu'avant l'élection de François Mitterrand en 1981.

Deuxièmement, le coût pour les finances publiques est conséquent et risque de devenir même difficilement soutenable dans les années à venir. Pour bien comprendre les enjeux, focalisons-nous sur la seule fonction publique d'Etat dont la masse salariale (traitements et pensions de retraite) représente aujourd'hui 40% des dépenses du budget hors charge de la dette (près de 120 milliards d'euros par an). Recruter un fonctionnaire coûte donc cher : 35.000 euros par an, en moyenne. Une facture salée dont l'Etat devra s'acquitter pendant 70 ans (40 ans d'activité et 30 ans de retraite). Soit l'équivalent, sur la durée, d'un chèque de 2,5 millions d'euros par tête. On comprend donc qu'un responsable public réfléchisse à deux fois avant de signer au bas de la lettre de recrutement… Les 150.000 postes supprimés par Nicolas Sarkozy en cinq ans généreront sur 70 ans une économie de plus de 350 milliards d'euros.

Eu égard à la situation des finances et à la nécessité de retrouver une trajectoire budgétaire équilibrée, continuer à pratiquer le "un sur deux" est donc non seulement une exigence économique mais aussi une obligation morale envers les générations futures. Il faudrait même aller plus loin. Non pas en affichant un taux encore plus strict - par exemple, ne remplacer qu'un fonctionnaire sur trois ou quatre partant en retraite - mais en l'étendant à la fonction publique territoriale dont la croissance anarchiste des effectifs ces dernières décennies pèse aujourd'hui - et pèsera encore longtemps - dans les comptes de l'Etat.

Le Figaro

 

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Published by voxpop - dans Politique

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