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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 08:43

 

  • Classement de l'article  
  • 28 août 2012
  • Le Figaro

Monsieur le président, C’était donc vrai ! Lorsque vous déclariez « ne pas aimer les riches », beaucoup avaient pensé davantage à une boutade qu’à un acte de foi. De la même manière, lorsqu’au Bourget, vous avez dénoncé « l’empire de l’argent » , nombreux sont ceux qui n’ont vu là que la harangue d’un candidat décidé à renouer avec les classes les plus populaires.

À ce moment-là personne ne pouvait vous juger sur pièces. C’était l’heure de la campagne électorale, des promesses et des discours. Aujourd’hui, c’est différent. Cela fait plus de cent jours que vous êtes installé à l’Élysée, que votre gouvernement agit et défait ce que l’ancienne majorité avait construit. Et vous voilà au pied du mur budgétaire pour 2013, tel le maçon, prêt à prendre des mesures radicales à l’égard des plus aisés, mais aussi des entreprises, qui sont pourtant le sel de la croissance.

Désormais, il ne vous est plus possible de vous cacher derrière votre petit doigt. Votre politique est clairement dirigée contre les créateurs de richesses, ceux qui travaillent le plus, ceux qui refusent l’assistanat, mais aussi contre les entreprises, qu’il s’agisse des grands groupes du CAC 40 comme des PME provinciales. Bien sûr vous recevez des patrons à déjeuner pour leur dire de ne pas s’inquiéter, pour leur parler compétitivité, stabilité de la zone euro ou redressement des comptes publics. Bien sûr vous allez visiter de temps à autre des usines où l’on produit français, pour montrer qu’il n’y a pas de raison de multiplier les plans sociaux.

Mais dans le même temps s’installe progressivement dans le pays un climat anti-entreprises, anti-respect des règles et anti-créateurs de richesses et d’emplois. Au point que certains dirigeants se demandent s’ils ont encore affaire à un État de droit. Le patron d’Unilever, qui cherche à restructurer depuis des mois une usine près de Marseille, a averti, il y a quelques jours : « Si la France ne respecte pas ses lois, cela fera peser un risque sur les investissements. » Le dirigeant du papetier Clairefontaine n’a pas davantage mâché ses mots : « La France n’est plus un État de droit. Les décisions de justice concernant les plans sociaux ne respectent pas ce que dit le Code du travail. » Comment s’étonner, dans ces conditions, que l’investissement industriel recule ?

plus qu’à côté de ce climat, qui fait des patrons des délinquants en puissance, qui transforme les actionnaires en rentiers qui s’enrichissent en dormant et qui met tous les torts du côté des propriétaires, il y a tout votre arsenal fiscal. Contribution exceptionnelle de l’ISF déplafonnée, rétablissement de l’ancien barème de l’ISF, diminution des abattements en cas de donation-partage et, bientôt, une réforme fiscale avec cette fameuse tranche à 75 % pour tous ceux qui gagnent plus d’un million d’euros, sauf les artistes et les sportifs. Quel signal vous apprêtezvous à envoyer au pays ? Qu’il vaut mieux ne pas chanter la Marseillaise sur une pelouse verte que de travailler 75 heures par semaine dans le but d’ouvrir de nouveaux marchés et de créer des emplois ? Cela mériterait un éclaircissement !

Quant aux entreprises, elles sont assommées de toutes parts. Ne parlons même plus de cette taxe de 3 % sur les dividendes distribués qui constitue un non-sens économique au moment où elles ont davantage besoin de se tourner vers leurs actionnaires que vers leurs banquiers. Mais tout de même comment peut-on relever brutalement de 8 à 20 % le forfait social qui pèse sur l’intéressement et la participation, alors que ce sont là l’une des principales sources d’amélioration du pouvoir d’achat des Français ? Comment peuton songer à supprimer les avantages fiscaux réservés à ceux qui prennent le risque d’investir dans des PME ? Comment peut-on même imaginer de réintégrer une partie des biens professionnels dans l’assiette de l’ISF, quand les oeuvres d’art resteront exonérées ? À moins que vous rêviez d’une France où il vaut mieux détenir des commodes Louis XVI plutôt que des actions.

Monsieur le président, il est encore temps de revenir sur terre. Il est temps de prendre conscience que la création de richesses est un grand concours mondial où tout le monde se bat avec deux armes : le droit le plus favorable possible pour les entreprises, et des taux d’imposition les plus acceptables. Personne n’a réussi, à présent, à faire de la croissance en dénonçant l’argent et en accablant les groupes industriels et financiers.

Monsieur le président, les entreprises ne sont ni de gauche ni de droite. Elles veulent juste s’entendre dire qu’on les aime. De grâce, dites-leur. Et mieux encore, montrez-leur !

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Published by voxpop - dans La France en résistance

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