Bd Voltaire
Le 25 septembre 2013
Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais.
« Ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres, et qui sont évidemment en confrontation… avec les populations locales [les Français NDLR]… Il est illusoire de penser qu’on règlera le problème des populations roms à travers l’insertion… Les Roms ont vocation à retourner en Roumanie ou en Bulgarie. »
Il n’en fallait pas plus pour déchaîner le hourvari habituel de ces organisations « humanitaires », de ces associations et de ces partis « de gauche » dont l’esprit embrumé et le cœur lourd interposent constamment un voile de bons sentiments et d’indignations pieuses entre le réel et la perception du réel.
Ce n’est pourtant pas Marine Le Pen, la fille du diable, qui a tenu ces propos de bon sens qu’est prête à signer des deux mains l’immense majorité de la « population locale ». Et pas davantage Brice Hortefeux, ancien ministre de l’Immigration, puis de l’Intérieur et depuis toujours homme à tout faire de Nicolas Sarkozy. Non, c’est Manuel Valls, actuel locataire de la place Beauvau, né espagnol et naturalisé français d’assez fraîche date pour se rappeler d’où il vient, savoir qui il est et ce qu’il a choisi d’être. Seule une minorité d’élus socialistes a désapprouvé sans excès la prise de position de celui de leurs dirigeants qui s’avère, quelles que soient ses arrière-pensées, et largement à cause de ces arrière-pensées aussi visibles que le nez au milieu de la figure, le plus sensible aux préoccupations, aux craintes et aux demandes de la « population locale ».
Il y a un peu plus d’un an, dans la perspective de l’élection présidentielle qui le contraint à rassembler derrière son candidat l’ensemble des voix de gauche, le P.S. n’avait pas de mots assez durs pour dénoncer la « stigmatisation » de la communauté rom par la droite au cœur de pierre. À l’approche des municipales de mars 2014, et toujours pour des raisons électorales, les maires socialistes oublient la doctrine pour revenir à la réalité et ne sont pas les derniers à réclamer le démantèlement des campements sauvages qui envahissent leurs communes, inquiètent ou exaspèrent leurs administrés et constituent un enjeu politique majeur dans la campagne déjà en cours.
Fantasme raciste aux relents nauséabonds ou rejet justifié d’hôtes indésirables ? Ne tournons pas autour du pot. Le problème très réel que posent les Roms à la France n’est pas inhérent à leurs gènes, il n’est pas la conséquence d’une nature rom qui serait foncièrement mauvaise, mais il est lié à leur culture, ou plutôt à leur absence de culture, à leur éducation ou plutôt à leur absence d’éducation, à leurs difficultés d’adaptation à notre société et à l’allergie que développe cette société à leur égard.
Sous ce rapport, les chiffres parlent un langage clair et simple. On nous dit qu’il y a 20.000 Roms en France. Pour nous en tenir à la capitale, les statistiques disponibles nous apprennent que, l’an dernier, près de 8.000 ressortissants roumains (la distinction entre Roumains roms et non-roms n’est pas faite) ont été arrêtés dans la capitale et que 10 % des délinquants mineurs y sont d’origine roumaine ou bulgare.
De cette considérable surreprésentation, la France n’est en aucun cas et d’aucune manière responsable. Nous n’avons pas à battre notre coulpe pour des fautes qui ne sont pas nôtres. Si ces populations non éduquées, non insérées, marginalisées et maltraitées dans leurs propres pays ne viennent chez nous que pour y grossir les effectifs de la mendicité, de la prostitution, du chapardage, du vol, du gangstérisme, cela tient au racisme, à l’impéritie et à l’incurie d’États et de gouvernements qui ont été trop facilement admis à l’intérieur de l’Union européenne sans répondre aux critères originellement exigés. Entre 2007 et 2013, l’Union a mis à la disposition de Bucarest et de Sofia la somme appréciable de 17 milliards et demi d’euros destinés à la promotion sociale des Roms bulgares et roumains. La Bulgarie n’a utilisé que 12 % et la Roumanie 6 % de cette aide.
La France n’a pas actuellement les moyens, les Français n’ont ni la capacité ni l’envie d’ajouter ce problème à tous ceux qui pèsent sur ce pays et ses habitants. Nous n’avons rien contre les Roms en tant qu’individus. Nous avons tout contre les Roms en tant que collectivité délinquante. Dans ce domaine, comme dans bien d’autres, le minimum que nous sommes en droit d’attendre du gouvernement de la France est qu’il fasse la politique de l’intérêt national. La France n’a pas vocation à accueillir toute la misère de l’Est. Elle en prend déjà largement sa part.