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Éliette Abécassis : "L'ogre technologique nous dévore"
ENTRETIEN - Dans son nouveau livre L'Envie d'y croire, la romancière interroge notre foi aveugle dans la technologie et analyse la quête de sens de notre époque. LE FIGARO.- Votre livre ...
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/eliette-abecassis-l-ogre-technologique-nous-devore-20190412
A lire impérativement .............
Le discrédit jeté sur nombre de religieux, de politiques, parfois même d’intellectuels, vide petit à petit nos vies de sens. Nous n’avons plus vraiment de guide. Nos repères moraux, spirituels, culturels sont obsolètes. Dans cette hypermodernité, nous nous sommes perdus. L’ogre technologique nous dévore. Quatre milliards deux cents millions d’internautes, soit 55 % de la population mondiale, se connectent chaque jour. Trois milliards trois cents millions de requêtes sont effectués quotidiennement sur Google.
À chaque clic, nous livrons nos données, nos goûts, nos vies. Tous les jours nous vendons notre âme au diable, en quelque sorte. Avec le techno-capitalisme et la mondialisation, il semble que tout s’achète et tout se vend, même les enfants, et même les sentiments
voulons-nous le monde dessiné par le transhumanisme, avec la fin programmée de l’homme tel que nous le connaissons? Ou bien voulons-nous sauver notre humanité, son passé, sa culture, son sens? C’est à nous de le décider, et d’agir.
il est urgent de retrouver notre être même. Voilà encore trois ans, quand nous recevions un courriel ou un texto, nous n’étions pas obligés de répondre tout de suite. Aujourd’hui, si on ne répond pas immédiatement, c’est la panique! Voilà une pression qui ne cesse jamais, ajoutée à celle des notifications et des prétendus événements.
Il faut retrouver l’envie de croire en soi, en l’autre, en la vie, en l’homme. Ce but exige de réintroduire du sacré dans sa vie. Pas nécessairement du religieux. Ce peut être des moments sacrés - le repas, par exemple. Lorsque l’on est à table, on pose le regard sur l’autre, pas sur son portable.