Pour une douche froide, c’est une douche froide ! On pensait la situation économique dégradée ? Elle est tout bonnement catastrophique. Elle l’est en Europe, où un écart grandissant se creuse entre les pays du Nord, qui tiennent tant bien que mal dans la tempête, et ceux du Sud, qui n’en finissent pas d’écoper. Elle l’est surtout en France, où tous les clignotants sont au rouge, ce qui nous vaut de décrocher pour de bon, et de rejoindre le fond de la classe. Comme souvent les mauvais élèves, nous souffrons à la fois d’un problème de niveau et de comportement. Le niveau se lit dans les chiffres livrés par la Commission européenne : une croissance nulle, doublée d’un dérapage incontrôlé de nos déficits en 2013… et en 2014 ! S’il fallait une éclatante démonstration que le degré de compétitivité de l’économie française est proche de zéro, la voici. Faut-il vraiment s’en étonner lorsque l’on détient le double record d’Europe de la dépense publique et de la pression fiscale ? Le comportement, c’est un ensemble de choses qui ne rendent pas optimiste sur la capacité de la gauche à redresser la barre. À commencer par un déni de réalité persistant, qui faisait jurer au gouvernement, jusqu’à la semaine dernière, que ses objectifs seraient tenus. Ce même déni le conduit à s’autopersuader qu’il engage de grandes réformes structurelles, quand tout reste à faire. Coût du travail, réorganisation des administrations, simplification du millefeuille des collectivités locales… le chantier, immense, n’est pour ainsi dire même pas ouvert. Quant aux économies promises, personne n’a encore compris - pas plus la Commission européenne que la Cour des comptes - où on allait les trouver, ni en quoi elles consisteraient. En persévérant dans cette voie, qui additionne le gaspillage et la pénurie, le cancre français n’est pas prêt de revenir dans la course. Il serait temps d’en prendre conscience.