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9 mai 2013 4 09 /05 /mai /2013 08:41

 

Marche arrière, toute !

Vivons le moment présent !

STOP au vivre " seul ensemble " le nez dans nos écrans !


 

 

 

 

 

  • 9 mai 2013
  • Le Figaro

RÉMY OUDGHIRI L’auteur, directeur chez Ipsos*,

 analyse la montée en puissance d‘un mouvement qui souhaite limiter la dépendance à Internet. L e chercheur américain Ian Bogost a imaginé la scène. Dans quelques années, comme les fumeurs aujourd’hui, les détenteurs de smartphones s’isoleront dans des espaces dédiés pour assouvir leur impérieux besoin. Interdits dans les lieux publics, ils auront dans les aéroports leurs compartiments réservés, séparés de la foule par des vitres transparentes. Sciencefiction ? Rien n’est moins sûr. Et si le smartphone était devenu notre nouvelle addiction ? Certains chiffres ne trompent pas. En 2012, 720 millions de smartphones se sont écoulés dans le monde. Cette année-là, 68% des Français avouaient ne plus pouvoir se passer d’Internet et 57% des moins de 30 ans disaient se sentir «perdus» sans leur téléphone. Goût prononcé pour la contradiction ou conséquence logique? Dans la même enquête, 30% d’entre eux reconnaissaient avoir souvent envie d’éteindre leurs appareils technologiques…

Depuis 2011, l’Internet mobile a remporté la bataille contre l’Internet fixe (il se vend désormais plus de téléphones connectés que d’ordinateurs) et notre destin est devenu celui de mobinautes. Du réveil au coucher, nous n’arrêtons plus de nous connecter. Il suffit de se promener dans la rue ou de prendre les transports en commun. Chaque individu y est penché sur ce petit écran qui semble devenu l’horizon ultime de son existence. On dirait que chacun y attend la venue du Messie.

Et pourtant, si on compare la situation actuelle au début des années 2000, quelque chose a changé. Au début d’Internet, surfer sur la Toile était envisagé comme une libération, une aventure de la liberté, une odyssée pleine de promesses. Le monde de la connexion paraissait offrir à chacun d’innombrables opportunités. Aujourd’hui, le flux d’informations permanent auquel chacun est exposé engendre du stress, un sentiment de saturation, voire de la dépendance. Comme l’a souligné le philosophe Raffaele Simone, nous voilà «pris dans la Toile » .

Le paradoxe le plus troublant de la période actuelle a été mis en lumière par plusieurs travaux, dont ceux, particulièrement documentés, de Sherry Turkle aux États-Unis : plus nous avons de moyens mis à notre disposition pour communiquer, plus nous « communiquons » en effet et, fait étrange, moins nous prêtons attention à nos proches et au monde qui nous entoure. C’est le syndrome du «seul ensemble», comme le désigne la psychologue américaine : nous sommes simultanément avec et sans les autres. Attablés dans le même café, les uns en face des autres, nous sommes en réalité connectés ailleurs. Conséquence : nous oublions de vivre le moment présent. Nous voici donc renvoyés à notre condition de «foule solitaire » décrite par David Riesman en 1950. Foule solitaire, mais… connectée.

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que les témoignages d’individus voulant se déconnecter se multiplient, du blogueur et écrivain français Thierry Crouzet à la journaliste Américaine Susan Maushart en passant par le journaliste allemand Christoph Koch. Aux États-Unis, plusieurs groupes très actifs militent pour une reconnexion à la vraie vie en proposant une journée de déconnexion par semaine. De plus en plus d’entreprises prennent conscience de la nécessité de limiter l’« e-dépendance » de leurs salariés et envisagent de mettre en place des périodes sans e-mails.

S’agirait-il d’un retour en arrière ? Certainement pas, car il serait erroné de voir dans ces initiatives un mouvement de contestation à l’encontre des nouvelles technologies. Chaque fois, il s’agit plutôt de tenir celles-ci à distance en prenant le temps de se poser les bonnes questions: pourquoi faire comme si chaque message était redevable d’une réponse immédiate? Pourquoi interpréter chaque alerte reçue comme si notre vie était en jeu? Ne faut-il pas laisser le temps à chacun d’accomplir les missions qui lui sont dévolues? Au fond, l’enjeu apparaît de plus en plus clair : éviter de nous transformer nous-mêmes en machines rapides, froides et inhumaines. Nul doute que la déconnexion est appelée à devenir un sujet récurrent de débat un peu partout dans la société, et pas seulement dans le monde du travail. Déjà les enquêtes se succèdent qui montrent que l’on est plus efficace et plus créatif quand on adopte le principe de pauses technologiques régulières. Et ce n’est qu’un début. Le début d’une nouvelle attitude que certains désignent d’une expression appelée peut-être à un bel avenir : l’e-mesure. * Directeur du département Tendances & Prospective. Auteur de « Déconnectezvous

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Published by voxpop - dans La France en résistance

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J'ai plus envie de me croire à Kaboul dans ma ville,

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J'ai plus envie de relativiser. >>>>