Par Yves Thréard
Publié le 10/12/2015 à 20h13
L'éditorial d'Yves Thréard
De quoi M. Bartolone est-il le nom? On en sait plus sur lui depuis qu'il mène campagne pour diriger la région Île-de-France. Évoluant dans l'ombre de Laurent Fabius, il a longtemps joué les seconds couteaux au PS. Il était surtout connu en Seine-Saint-Denis. Département dont il a fait son fief et qu'il a consciencieusement ruiné par sa politique, comme l'a souligné la Cour des comptes.
Puis, M. Bartolone est devenu président de l'Assemblée nationale à la faveur de l'arrivée de François Hollande à l'Élysée. Il y passait inaperçu, jusqu'au jour où il s'est décidé à conquérir la région capitale. Sans renoncer au perchoir et aux avantages inhérents à la fonction.
Depuis septembre donc, M. Bartolone se révèle. Sous un jour détestable, signe peut-être de son incapacité à se faire remarquer en politique en tenant des propos dignes, même en restant le dogmatique qu'il a toujours été.
Les religions et les races sont l'une de ses obsessions. Cela mériterait une psychanalyse poussée. Il peut procéder par de choquants raccourcis. Comme en septembre, lorsque certains maires rechignaient à accueillir des réfugiés: «Après l'étoile jaune, il faudrait le croissant vert?», demandait-il.
Cette semaine, l'homme s'est carrément lâché. «C'est Versailles, Neuilly et la race blanche qu'elle défend en creux», a-t-il lancé contre son adversaire Valérie Pécresse qui, selon lui, veut «mettre la région en rang, en uniforme, un serre-tête dans les cheveux». À la haine s'ajoute la stigmatisation. Pire, M. Bartolone pratique le racisme à rebours, lui qui ne cesse d'invoquer la République, ses grands principes et le fameux «vivre ensemble». Les Versaillais et Neuilléens ne seraient-ils pas des Français comme les autres? Veut-il les interdire de scrutin? Que cherche-t-il? À s'attirer le vote ethnique, celui des minorités et des quartiers?
M. Bartolone ne sait que diviser, discriminer, insulter. Est-ce cela la France «réconciliée» dont rêve François Hollande?