Alors, » invité » à me taire, je considère que face aux agacements manifestés à l’encontre de certains généraux par des responsables politiques de droite comme de gauche – pourtant responsables de l’état préoccupant dans lequel se trouve la France – face aux pressions ou aux menaces exercées à l’égard des lanceurs d’alerte, le devoir d’expression prime aujourd’hui sur le devoir de réserve compte tenu des menaces de plus en plus précises qui pèsent sur la nation française. Il ne s’agit pas de provocation, de désobéissance ou de rébellion contraires à la culture militaire, mais d’une démarche de salut public ou de salut national, d’une démarche nécessaire consistant à porter, avec d’autres, assistance à notre pays en danger. Mais cette démarche s’exerce, il faut bien le constater, dans un contexte détestable de mépris condescendant de la part de certains, de menaces de la part d’autres à l’égard de généraux qui lancent l’alerte à juste titre et qui, ce faisant, prennent des risques pour défendre l’intérêt supérieur de la Nation. Il est vrai que comme le disait Chamfort : » En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu et on persécute ceux qui sonnent le tocsin « . Un général exerce un sacerdoce au service de la Nation quels qu’en soient ses représentants d’ailleurs car il appartient à un système, hors des partis politiques ce qui garantit sa loyauté, et qui assure une continuité historique directement liée à la sécurité et à la protection de son peuple. Et devant la mise en danger de la Nation aujourd’hui, due aux conséquences du laxisme et du manque de clairvoyance de nos responsables politiques depuis longtemps et de leur passivité aujourd’hui devant cette invasion migratoire, un général, tel une sentinelle, sonne l’alarme car il est un lanceur d’alerte. Son expérience, sa culture militaire et son engagement désintéressé lui confèrent une certaine légitimité pour exprimer son appréciation lorsque la sécurité et l’avenir de la Nation sont mis en danger. C’est même son devoir.