16 juillet 2016
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Madame, Monsieur, Chers amis de l'Institut pour la Justice, Chère Madame, cher Monsieur, L’attaque terroriste était prévisible. Hélas, une fois encore, rien n’a pu l’arrêter. Je ne peux vous parler que d’une seule chose aujourd’hui – l’attentat d’hier soir, à Nice. Au moment où je vous écris, on dénombre au moins 84 morts. Des dizaines d’autres personnes sont dans un état grave. L’Institut pour la Justice ne peut apporter que son soutien aux familles des victimes. Vous savez, l’heure ne devrait pas être à la colère. Mais je ne peux m’empêcher de penser à tous ces gens qui ne demandaient qu’à profiter d’une belle soirée… qui ont été fauchées par un monstre. Je ne peux m’empêcher, égoïstement, de penser à notre collègue qui s’occupe des victimes à l’Institut pour la Justice, qui était à Nice ce week-end. Tout ceci m’énerve, car j’insiste, c’était prévisible. La Juge anti-terroriste Brugère dénonçait la situation il y a déjà 6 mois. Le 25 novembre dernier, dans l’émission C Dans L’Air, elle clamait haut et fort : « Il y a certaines affaires de terrorisme qui sont traitées comme de banales affaires de délinquance. (…) « Ce qui est pratique avec l’Etat Islamique, c’est qu’il suffit de les écouter pour savoir ce qu’ils demandent. Or, il y a quelques mois, ils ont été très clairs : ils ont demandé à toute personne qui vive sur notre territoire, et qui soit adepte de leur idéologie de prendre tout ce qu’ils ont sous la main. Que ce soit une pierre, un couteau, une voiture… et de porter atteinte à l’intégrité physique des personnes. » « Je crois qu’on n’a pas su analyser : il y a une multitude de faits de délinquance qui sont sans doute liés à des actes de terrorisme. Je me souviens de cette voiture qui avait foncé sur la foule. » Vous aussi, vous vous en souvenez peut-être. C’était l’an dernier, à Dijon. Une voiture avait foncé sur le marché de Noël de Dijon. Hier soir, c’était un camion. Vous vous dites peut-être : « L’état d’urgence est rétabli, c’est déjà ça ». Mes oreilles sifflent quand j’entends cela. Cet attentat a eu lieu PENDANT l’état d’urgence ! Cela n’a rien changé. Il est temps d’arrêter les mesurettes cosmétiques et de prendre la mesure de la situation. Tout d’abord, commençons par nommer l’ennemi. Au diable les « déséquilibrés », les « fanatiques », le « camion fou », ou mieux encore « l’innommable ». Notre ennemi a un nom. C’est le terrorisme islamiste. Ensuite, il est temps de garantir l’exécution des peines. Il n’est pas normal que des criminels soient en liberté au tiers de leur peine. A l’heure où je vous écris, je manque d’information sur le profil du terroriste. Il est tunisien ou franco-tunisien, a 31 ans, n’est pas fiché S… … Mais selon BFM TV, il est « connu des services de police ». Cependant, les terroristes du Bataclan avaient été remis en liberté pour des faits de terrorisme. Prenez Fabien Clain, l’homme qui a revendiqué les attentats du 13 novembre dernier. Il avait été condamné en juillet 2009 à 5 ans de prison pour avoir organisé l’envoi de djihadistes. 5 ans de prison, pour des faits de terrorisme ! Vous rendez-vous compte ? C’est une insulte envers les victimes du Bataclan ! Mais vous n’imaginez pas le pire : Fabien Clain n’a même pas fait ses 5 petites années de prison – il a été libéré en août 2012, au bout de 3 ans. Prenez Omar Ismaïl Mostefaï, kamikaze du Bataclan. Il a été condamné 8 fois par la justice française en 6 ans. Il était aussi fiché S depuis plus de 5 ans. Malgré un tel casier, il n’a jamais été vraiment inquiété. Il n’a jamais passé un seul jour en prison. Dans quel monde vivons-nous ? Dans un pays où nous avons déjà capitulé. Le 15 juin dernier, le premier ministre, Manuel Valls, annonçait l’air de rien que « d’autres innocents vont perdre la vie. » Comment pouvons-nous nous résoudre à cela ? Comment ? Aujourd’hui, je suis abasourdie. Ils seront Charlie. Ils seront Nice. Ils seront « padamalgam ». De belles marches auront lieu. Plus jamais ça qu’ils diront. Jusqu’à la prochaine fois. Ne nous voilons pas la face : ces actes terroristes continueront tant que nous ne prendrons pas les mesures qui s’imposent. Avec tout mon dévouement, Laurence Havel en colère |
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