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L'État de droit et la situation exceptionnelle
FIGAROVOX/TRIBUNE - La philosophe Chantal Delsol souligne la difficulté de nos démocraties à trouver un juste milieu entre le maximum de sécurité et le maximum de respect des droits. Le film ...
L'État de droit ne peut être la finalité ultime d'un gouvernement. Le but dernier d'un gouvernant est de protéger une société afin qu'elle survive, autrement dit, qu'elle se prolonge dans le temps.
Nous en avons assez de ces rodomontades pour nous expliquer que quels que soient les dangers qui nous menacent, jamais nous n'enlèverons un iota à l'État de droit. Et que grâce à l'intelligence, mais surtout à la vertu de nos gouvernants, nous aurons toujours le maximum de sécurité ET le maximum de respect des droits.
Il ne sert à rien que les gouvernants pour faire plaisir à une élite hors sol (ou pour se conforter eux-mêmes dans leurs propres errements) fassent croire que dans la situation présente on ne touchera pas à l'État de droit. Les citoyens ne sont pas stupides, et ils ont bien compris qu'à un moment où l'on assassine avec tant de diligence et d'enthousiasme (au sens étymologique), on devra faire primer la sécurité du citoyen. Mais il ne sert de rien non plus que les gouvernants jouent les matamores en faisant des surenchères verbales et inefficaces à la sécurité (ils ont le don de décréter l'état d'urgence et en même temps de tolérer plus de violences urbaines que jamais). C'est là notre problème: en situation ordinaire, on peut se contenter de gouvernants médiocres ; mais la situation grave requiert des gouvernants lucides et même vertueux, toutes qualités inutiles pour se faire élire.