/https%3A%2F%2Fi.f1g.fr%2Fmedia%2Ffigaro%2Forig%2F2016%2F09%2F19%2FXVM36c60372-7e4f-11e6-9c43-d957f3b3814a.jpg)
Sondage du JDD sur l'islam en France : l'échec de l'intégration culturelle
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le JDD publie une enquête sur le rapport des musulmans à la laïcité et à la République. Pour Frédéric Saint Clair, les chiffres de cette étude révèlent une sociologie...
Le constat est clairement posé, il concerne la vie civile. Et c'est d'ailleurs pour cette raison que cette enquête est détonante, car elle est centrée sur la partie des musulmans qui sont ordinairement qualifiés de «modérés», et non sur la partie radicalisée violente qui commet les attentats, et qui, de l'avis de tous, n'a rien de commun avec l'islam.
Parmi ces musulmans que la gauche bien-pensante qualifie de «modérés» et de «respectueux des valeurs de la République», 29% estiment que la loi islamique, la charia, est plus importante que la loi de la République. Près du tiers. Ce chiffre est considérable ; c'est une gifle à tous les idéologues qui accablent les ondes de leurs discours lénifiants depuis près de deux ans. Nous lisons également que parmi ces musulmans qui ont été qualifiés de modérés, 25% des hommes et 44% des femmes refusent de se rendre dans une piscine mixte ; 23% des hommes et 41% des femmes refusent de faire la bise à une femme/un homme. On apprend également que 60% des musulmans estiment que les filles devraient avoir le droit de porter le voile au collège et au lycée ; c'est à dire que 60% des musulmans estiment que cette loi de 2004 qui sanctuarise l'école du point de vue de la laïcité et qui est si importante pour les français est en fait contraire à leur inclination naturelle.
la population française qui voit, impuissante, les voiles de toutes tailles se multiplier dans les rues de ses villes, hidjab, jilbab, abaya, sans que le pouvoir politique s'en soucie le moins du monde. Plus de la majorité des musulmans - ce qui est gigantesque et contraire à tout ce qui a été répété dans les média jusqu'à aujourd'hui - revendique l'expression de leur foi dans l'espace public.
Ces chiffres montrent par ailleurs, de manière dépassionnée, que le soi-disant rejet de l'islam par les français - accusés régulièrement d'islamophobie - n'est que peu de chose en comparaison du rejet de la culture, des traditions, de l'héritage français, et parfois de la loi républicaine, par cette fraction des musulmans oscillant entre 29% et 53%, c'est à dire supérieure au million d'individus. Ceci devrait inciter nos dirigeants politiques à reconsidérer à la fois leur modèle d'intégration, manifestement en échec, et leurs politiques d'immigration ; car le défaut de prise en compte de la dimension conservatrice, indispensable dans l'évaluation de la capacité des entrants à embrasser la culture occidentale, se révèle aujourd'hui avec force.