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11 septembre: seize ans de déni
Il y a 16 ans, quatre avions furent détournés par Al Qaïda. Deux s'écrasèrent sur les tours du World Trade Center, un sur le Pentagone. Le quatrième, qui visait probablement le Capitole, tomb...
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Il ne faut jamais oublier que l’islam n’ayant qu’une très faible présence sur le sol des États-Unis et à proximité de leurs frontières (environ 1% de la population des USA, 3% au Canada, moins de 1% en Amérique du Sud), l’islam politique n’est pas la menace principale aux yeux de l’Oncle Sam. Bien plus grave, à ses yeux, serait l’émergence de l’Europe comme puissance rivale, ou pire encore, un rapprochement entre l’Europe et la Russie – le rêve du général De Gaulle, de l’Atlantique à l’Oural – qui acterait le déclassement des États-Unis. Selon la fameuse doctrine Brzezinski, opposant la thalassocratie américaine au « continent monde » eurasiatique, nous sommes même des cibles à abattre.
Les Etats-Unis ont pour guides de leur politique étrangère l’hostilité systématique envers la Russie, l’alliance avec l’Arabie saoudite, et la lutte contre l’émergence d’une Europe puissante. En revanche, l’intérêt de la France est de se rapprocher – sans naïveté – de la Russie, de combattre la peste wahhabite répandue par l’Arabie saoudite, et d’être un partenaire souverain dans une Europe déterminée à agir. Autant dire que nous n’allons pas franchement dans le même sens !
Ajoutons à cela la promotion du multiculturalisme et du politiquement correct, et nous comprendrons que même si les États-Unis ne sont pas tout à fait notre ennemi, nous ne sommes pas non plus vraiment dans le même camp.
Seize ans après les attentats du 11 septembre, nous devons sortir des multiples formes du déni et de faire face à la complexité du monde, pour élaborer une véritable stratégie qui nous permette de nommer clairement l’ennemi, extérieur et intérieur, de prendre en main notre destin collectif avec nos partenaires européens, et de ne plus être inféodés à des intérêts qui ne sont pas les nôtres. Il est plus que temps.