/https%3A%2F%2Fi.f1g.fr%2Fmedia%2Ffigaro%2F805x453_crop%2F2018%2F12%2F14%2FXVMfe221e00-fe1e-11e8-82b1-a05e4b7d268e.jpg)
Éric Zemmour : "Quand Macron prend un tournant qui en rappelle étrangement un autre"
CHRONIQUE - Le président de la République a été obligé de baiser la babouche de ces "Gaulois réfractaires" qu'il méprisait et de jeter ses armes aux pieds de son vainqueur. C'était il y a ...
L'intervention d'Emmanuel Macron du 10 décembre est sans doute son virage de 1983. Un virage de 1983 à l'envers, bien sûr. Macron était, lui, lors de sa campagne, l'aboutissement de l'évolution entamée il y a trente-cinq ans. Il ne jurait que par l'Europe et par le monde ; «il n'y avait pas de culture française» ; la France devait devenir une «start-up nation» ; et tant pis pour ceux qui ne suivraient pas, ces «Gaulois réfractaires» qui «n'étaient rien» et n'avaient qu'à «traverser la rue pour trouver un emploi».
Macron ne jurait que par l'Europe et le libéralisme. Depuis lundi, il s'est rabattu, toute honte bue, sur le national et le social. C'est la grande victoire des «gilets jaunes» et de cette France périphérique qui avait été jusque-là sacrifiée à la mondialisation. C'est la grande défaite des élites qui avaient hissé Emmanuel Macron sur le pavois.
Il a été obligé de baiser la babouche de ces «Gaulois réfractaires» qu'il méprisait et de jeter ses armes aux pieds de son vainqueur. Son quinquennat est fini. En tout cas celui qu'il avait débuté triomphalement en mai 2017.