En 2016, un sondage de l’IFOP montrait ainsi que 62% des Français s’opposaient à l’accueil des migrants.
En 2017 (IFOP), plus de 70% des Français souhaitaient qu’il n’y n’ait pas plus d’étrangers en France.
En 2018 (IFOP), 76% des Français s’inquiétaient de la progression de l’immigration.
En 2018 (IFOP), les sujets d’inquiétude prioritaires des Français étaient un terrorisme dont il est difficile d’ignorer la source principale (62%), la santé (58%), puis, à de moindres niveaux le chômage, l’éducation ou le niveau des salaires (54%). C’est ce que confirmait un autre sondage de 2018 (NoCom), qui donnait comme sujets d’inquiétude principaux des Français l’Islam radical (60%), les mêmes estimant par ailleurs qu’il fallait moins d’immigrés (61%) et qu’il était nécessaire de renforcer la souveraineté nationale, y compris face à l’Union européenne (74%).
En 2019 (IFOP) le terrorisme est toujours en tête des inquiétudes exprimées (71%), suivi toujours par la santé (59%) mais, très près, par la question des salaires et du pouvoir d’achat (57%).
Les Français estiment encore en 2019 (IFOP) qu’il y a trop d’immigrés (60%) et que l’Islam est une menace (60%). Enfin (IFOP), ils se plaignent toujours de l’injustice fiscale (78%) et veulent une baisse des impôts (60%).
Il semble donc relativement peu difficile de trouver les thématiques consensuelles que vous recherchez : la lutte contre l’immigration, contre le terrorisme, contre la pression fiscale, la volonté de restaurer la souveraineté nationale et de défendre leur santé sont au palmarès, et, dans tous les cas, la récurrence des inquiétudes semble montrer que les Français ne pensent pas que la réponse politique, si tant est qu’elle ait été fournie, ait été adéquate.
Ajoutons qu’ils se plaignent aussi de ne pouvoir s’exprimer librement sur certains de ces points : en 2017 (IFOP), 84% des Français considéraient qu’il était impossible de parler sérieusement d’immigration en France. Autant d’éléments, l’inefficacité des actions politique comme ces supposées atteintes à l’opinion, qui expliquent la délégitimation, elle aussi spectaculaire et constante depuis des années, des partis et hommes politiques, mais aussi des syndicats, médias et journalistes, auxquels seule une minorité de Français fait encore confiance.
Il est enfin intéressant de noter, comme le fait le chercheur américain, que ces sujets qui sont en fait largement consensuels sont pourtant présentés par les politiques comme par les médias comme étant des sujets « clivants », à même de fragiliser la société française en dressant ses composantes les unes contre les autres. Or s’ils sont effectivement des sujets sur lesquels il semble difficile de trouver un accord entre les tenants des deux options (plus ou moins d’immigration, d’impôts, de services de santé, et jusqu’à la question de la lutte contre le terrorisme quand certains croient bon de lui trouver des justifications sociales), nul ne disconviendra qu’existe à chaque fois une large majorité en faveur de l’une d’entre elles. Une majorité d’opinion qui, en toute logique, dans une démocratie, devrait voir ses choix relayés par des médias et des politiques et devenir un jour des normes, ce qui n’est pourtant visiblement pas le cas.