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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 06:12

 

Hollande prisonnier de son électorat, des corps intermédiaires.

Ces enseignants du sort desquels on se préoccupe toujours avant celui de nos enfants. Ces nantis de notre société, assurés d'un emploi à vie, évalués moins de cinq fois dans leur carrière...  

Le futur gouvernement abrogera le décret publié au « JO » le 8 mai.

« Ce décret constitue une provocation politique de quelques jusqu’au-boutistes »
VINCENT PEILLON

ÉDUCATION C’était un des grands chantiers de Luc Chatel, une des mesures phares de sa politique de ressources humaines appliquée à un ministère qui ne s’en est jamais préoccupé. Mais la publication le 8 mai 2012 du décret n° 2012-702 « portant dispositions statutaires relatives à l’appréciation et à la reconnaissance de la valeur professionnelle de certains personnels enseignants, d’éducation et d’orientation relevant du ministre chargé de l’éducation nationale » fait hurler les syndicats enseignants et donne l’occasion à la future équipe dirigeante de rendre son premier arbitrage : ledit décret sera abrogé au plus tôt.

CERINO/REALes enseignants étaient farouchement opposés à cette évaluation, dénonçant le risque de caporalisation et de pressions.

L’épineuse question de l’évaluation des enseignants était pour les syndicats un véritable casus belli. Car il ne s’agissait rien moins que de confier aux chefs d’établissement le soin d’évaluer les enseignants non plus seulement du point de vue administratif - ce qui comptait jusqu’à présent pour 40 % de la « note » de chaque professeur -, mais aussi du point de vue pédagogique - ce qui relevait jusqu’à présent des inspecteurs et intervenait environ tous les cinq ans, parfois à intervalle de dix ans. Si les chefs d’établissement étaient en général plutôt favorables à ces évolutions, les enseignants y étaient farouchement opposés, dénonçant le risque de caporalisation et de pressions. Cette publication, intervenant deux jours après le second tour de l’élection présidentielle, sonne donc pour eux comme une « ultime provocation ».

« Large consensus »

Le ministère, quant à lui, « tient à rappeler que ces nouvelles dispositions sont le fruit d’une consultation qui a débuté en octobre 2009 à l’occasion de la présentation du pacte de carrière par Luc Chatel devant toutes les organisations syndicales » et qu’un « large consensus s’était alors dégagé sur le fait que les modalités d’évaluation des enseignants nécessitaient une évolution ». Il indique dans un communiqué que « les organisations syndicales ont été régulièrement informées de l’avancement des travaux et invitées à formuler des propositions ».

Le ministère de l’éducation nationale rappelle également que « le système de notation des enseignants date de plus de soixante ans (décret de 1950) ». Il juge ainsi que « ce système ne tient absolument plus compte de la réalité du métier d’enseignant et de ses multiples facettes ». « Le statu quo sur cette question essentielle pour l’amélioration du système éducatif, ainsi que de la condition des enseignants, n’est en aucun cas envisageable. »

Pour Vincent Peillon, chargé des questions d’éducation auprès de François Hollande pendant la campagne, « la passation de pouvoirs de Nicolas Sarkozy a été digne, alors que ce décret, lui, constitue une provocation politique de quelques jusqu’au-boutistes. » Celui qui est donné comme un des favoris au poste de ministre de l’éducation nationale n’élude pourtant pas la question de l’évaluation des enseignants et de sa nécessaire refondation. Mais il insiste sur une « évaluation formative liée à la formation continue » . « Il s’agit d’un sujet majeur, insiste-t-il, qui a partie liée avec ce qui sera la première question pour la gauche : l’évaluation du système lui-même. »

L’un des mérites de ce décret sitôt abrogé sera donc d’avoir ouvert un dossier pour le moins complexe. Des observateurs du système dénoncent depuis longtemps déjà la logique d’infantilisation qui régit pour l’instant l’évaluation des enseignants et les soumet aux idéologies pédagogiques des inspecteurs. Est-il impensable d’évaluer un professeur en fonction de sa capacité à expliquer quelle est sa démarche pédagogique et en quoi elle fonctionne ? Encore faudrait-il une réelle volonté de tous les acteurs de sortir d’un statu quo dont les premières victimes sont les élèves.

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Published by voxpop - dans Politique

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