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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 23:31
  • 13 févr. 2013
  • Le Figaro
  • SOPHIE DE RAVINEL
« FRANCHEMENT, faire une blague à propos d’une décision aussi digne, aussi responsable, je trouve que ce n’est pas bien… » Ancien ministre de l’Intérieur, Claude Guéant a lancé, mardi matin sur Canal+, la polémique sur la réaction de François Hollande à l’annonce du renoncement de Benoît XVI. Lors d’une conférence de presse, lundi soir, en présence du président nigérian Goodluck Jonathan, le chef de l’État s’était laissé aller à une blague potache comme il les aime tant : « Nous ne présentons pas de candidat… » Même si plus tôt dans la journée, il avait considéré le geste du Pape comme « éminemment respectable » son trait d’humour n’a pas fait rire tout le monde.

D’autant que dans cette même journée de lundi, la ministre déléguée aux personnes âgées, Michèle Delaunay, y était allée de son tweet ironique : « Je dois bien reconnaître que, à tort ou à raison, Benoît XVI a omis de me consulter avant de prendre sa décision #Age #EmploidesSeniors#. » Un message ensuite retiré - expliquant dans un autre tweet avoir fait « un clin d’oeil peu inspiré à ceux qui (l)’interrogeaient » - mais qui a laissé des traces alors que le premier ministre, de son côté, est resté absolument silencieux.

« Chacun sait, a estimé Claude Guéant, que François Hollande n’est pas très favorable aux religions en général et à la religion catholique en particulier. » Une façon de souligner la différence radicale d’attitude avec son prédécesseur. L’ex-chef de l’État s’était rendu à trois reprises au Vatican et avait manifesté une proximité inédite entre un président de la République et l’Église catholique. Jusqu’à susciter la polémique, notamment à l’occasion du discours du Latran en décembre 2007, au cours duquel il avait déclaré que « l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur » .

« Laïcité crispée »

La plaisanterie de François Hollande, lundi, pourrait selon certains exégètes de la pensée présidentielle avoir été mal interprétée. Le chef de l’État pourrait avoir eu en tête l’influence que les responsables politiques ont longtemps exercée en Europe sur le collège des cardinaux lors des conclaves. Il pourrait aussi avoir voulu, indirectement, s’adresser à son homologue nigérian qui, lui, a sans aucun doute en tête, comme candidat, un cardinal africain. Ce qui signifierait en ce cas que François Hollande ne souhaite pas ou ne croit pas à l’élection d’un pape français sur les quatre cardinaux éligibles : Philippe Barbarin, Jean-Pierre Ricard, JeanLouis Tauran ou André Vingt-Trois.

Ces hypothèses n’ont pourtant pas été jugées crédibles chez bon nombre de catholiques. Les réseaux sociaux ont largement commenté la « blague ». Parmi les milliers de tweeteurs ayant réagi, @Koztoujours, avocat et blogueur influent de la sphère catholique modérée : « Quand tu compares la teneur des réactions dans le monde entier et celle de Hollande, t’as un peu honte » . « C’est vraiment le service minimum, regrette-t-il, l’illustration d’une laïcité crispée et à courte vue. Lorsqu’on entend ce qu’ont pu dire des présidents ou des chefs de gouvernement comme Barack Obama ou Angela Merkel, on peut être atterré en comparaison. »

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Published by voxpop - dans La France en résistance

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