Selon le baromètre Viavoice-BPCE pour « Les Echos » et France Info, 57 % des Français anticipent une baisse de leur pouvoir d'achat.
A côté du chômage, le pouvoir d'achat est l'autre sujet de préoccupation majeur des Français. Et, dans les deux cas, les craintes ne cessent de s'amplifier. Selon la dernière vague du baromètre Viavoice-BPCE (*) des projets des Français réalisé pour « Les Echos » et France Info, 57 % anticipent désormais une baisse de leur pouvoir d'achat dans les trois prochains mois. C'est une progression de 4 points sur un mois et, surtout, un bond de 21 points par rapport à mai. La campagne présidentielle avait vu l'espoir naître chez les Français et les craintes se dissiper. Elles sont remontées en flèche. L'inquiétude en matière de pouvoir d'achat retrouve ses sommets historiques, dépassant même très légèrement ses précédents records de décembre dernier (55 %) et de janvier 2011 (56 %).
Reste que les facteurs d'inquiétude ont profondément changé : si l'alimentation reste en tête des dépenses les plus préoccupantes (citée par 44 % des sondés), elle est rejointe par la fiscalité. En mai dernier, seuls un quart des Français se disaient préoccupés par les impôts. Ce taux monte aujourd'hui à 43 %. Le budget 2013 a fortement marqué les esprits, au point que les préoccupations en matière d'impôt dépassent désormais celles sur l'essence (38 %, - 3 points).
« Ces inquiétudes émanent en premier lieu des catégories aisées », note François Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice. 58 % des cadres placent les impôts en tête de leurs préoccupations. Tout comme une majorité de commerçants et chefs d'entreprise (53 %). Le taux descend à 43 % chez les employés et à 40 % auprès des ouvriers. Les cadres sont également plus nombreux à anticiper une baisse de leur pouvoir d'achat que les employés et ouvriers (à 64 %, contre 54 % pour ces derniers).
« Seuil d'intolérance »
« Cette forte inquiétude, due en grande partie à la hausse de la fiscalité, rend les plans de rigueur de moins en moins acceptables, et de moins en moins acceptés, par une opinion publique de plus en plus hostile à l'austérité », poursuit François Miquet-Marty. Pour preuve, une large majorité (62 %) des interrogés refuse de « perdre un peu de pouvoir d'achat pour réduire la dette et les déficits publics ». C'est 5 points de plus que l'an dernier à la même époque, après le premier plan Fillon. « Désormais, la France atteint un seuil d'intolérance concernant la pression en matière de prélèvements », analyse Viavoice. De quoi limiter les marges de manoeuvre de l'exécutif dans les mois à venir.