Le Télégramme ;
Le bon docteur Hollande
15 juillet 2013
En affirmant, hier, lors de la traditionnelle allocution présidentielle du 14-juillet, que « la reprise est là », François Hollande a endossé la blouse du médecin qui se veut rassurant. Avant de réclamer plus de temps.
À l'évidence, François Hollande fait partie de ces présidents qui pensent que la société française est trop fragile, trop angoissée par son avenir et trop malade de son déclin pour qu'on lui impose, en plus des bouleversements imposés par le progrès technologique et la mondialisation, des réformes traumatisantes. Il faut donc mettre la main sur le front de la malade la plus grosse consommatrice de psychotropes d'Europe et lui répéter doucement « Ca va aller mieux. Dans dix ans, nous serons guéris... ». C'est ce qu'a fait, hier, le bon docteur Hollande en nous répétant aussi « grand pays » et en affirmant ce que personne n'avait vu, « la reprise est là ».
Potion amère
Dès cet après-midi, le président socialiste de la Cour des comptes, Didier Migaud, reçu à l'Élysée à 15 h, le répétera : « La France est le premier pays de l'OCDE (avec le Danemark) pour les dépenses publiques, mais l'un des derniers pour l'efficacité de ces dépenses ». Conclusion : il est urgent de s'attaquer au millefeuilles administratif, à la superposition des échelons régionaux, et même au tabou des fonctionnaires de l'Éducation nationale. Mais la malade France est-elle prête à avaler cette potion ? Le bon Docteur Hollande a jugé que non. Pour une fois qu'il faisait beau !
- Christine Clerc
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Le nouvel Observateur ;
Paris (AFP) - Un projet de loi sur l'immigration, initialement prévu pour la rentrée, sera reporté à 2014 pour y adjoindre un volet asile et pourrait n'être examiné qu'après les municipales de mars, a annoncé le ministère de l'Intérieur.
Depuis 2007, la France enregistre une hausse continue des demandes d'asile, qui se sont élevées à 61.000 en 2012. Ces flux créent de l'engorgement à tous les niveaux de la chaîne et les délais de traitement des dossiers sont en moyenne de 18 mois, en incluant les recours.
Cela crée également des tensions sur les conditions d'accueil. Malgré les engagements de la France à loger chaque demandeur, seuls 50% sont effectivement hébergés par l'État -- 30% en Centre d'accueil de demandeurs d'asile (CADA) et 20% dans des structures d'urgence (hôtels..).
Les autres se retrouvent parfois à la rue ou squattent des bâtiments vides, ce qui crée des crispations dans certains territoires, notamment dans l'est (Metz, Besançon, Dijon, Lyon...) où se concentrent une partie des arrivées.