Le centre de gravité du pays n’est pas à gauche. On a un moyen de le mesurer. Au premier tour de l’élection présidentielle, le 22 avril, le total du nombre de voix obtenu par les droites était de 57 %. Le total des voix de la gauche était de 43,76 %.
Même en comptant les voix de gauche qui se sont portées sur Marine Le Pen plutôt que sur Jean-Luc Mélenchon, la relative modération du taux d’abstention – 20,53 % des voix, soit la moitié du chiffre atteint au premier tour des législatives – incline à considérer que le reflet de ce vote était fidèle, et indique clairement de quel côté penche la balance.
Si François Hollande l’a emporté au second tour, c’est en raison des mauvais reports des voix de Marine Le Pen et de François Bayrou, et sans doute aussi de la réaction de rejet inspirée à une partie de la droite modérée par le durcissement de la campagne de Nicolas Sarkozy entre les deux tours.