Par Tugdual Denis, publié le 12/06/2012 à 18:37, mis à jour à 18:49
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LA ROCHELLE - Ce mardi, Cécile Duflot et Martine Aubry étaient venues apporter leur soutien à Ségolène Royal dans son duel face au dissident Olivier Falorni. Lequel a reçu un message amical de... Valérie Trierweiler.
AFP PHOTO / XAVIER LEOTY
La visite de soutien de Cécile Duflot et Martine Aubry à Ségolène Royal a été éclipsée par le message amical de Valérie Trierweilerau dissident Olivier Falorni. Ambiance.
"La voix de Ségolène Royal compte, et elle compte plus qu'une autre." Au moment où Martine Aubry prononce cette phrase, sur un bateau amarré dans le port de La Rochelle transformé en centre de conférence de presse, elle n'imagine pas encore qu'un petit gazouillis lâché par Valérie Trierweiler sur Twitter viendrait atténuer le sens de son propos. La "voix" de la première dame de France trouvera, ce mardi 12 juin, un écho autrement plus puissant dans toute la France: elle y affiche son amitié pour le grand rival de Royal.
Il n'est pas encore midi, et jusque là, le plan de communication du PS pour soutenir l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle se déroule plutôt bien: Cécile Duflot et la première secrétaire du PS sont venus soutenir Royal, qu'un dissident nommé Olivier Falorni pourrait mettre en difficulté au second tour des élections législatives, dimanche prochain. Le président de la République François Hollande s'est même fendu d'une "petite dédicace sur la profession de foi de son ancienne compagne, "unique candidate" qui peut se prévaloir de son "soutien" et de son "appui".
Il fait beau mais le soleil se révèle trompeur à La Rochelle. Installées tranquillement en terrasse aux "Grands Yachts", une brasserie sur le port, Martine Aubry, Cécile Duflot et Ségolène Royal déjeunent, après la conférence de presse. La rumeur du tweet de Trierweiler leur est parvenue, mais les trois femmes, comme tous les journalistes présents, pensent d'abord à un "fake": le compte de Valérie Trierweiler a forcément dû être piraté. L'affaire semble trop grosse pour être vraie.
Pendant le repas, l'Agence France Presse va pourtant confirmerl'authenticité du message de la première dame. Son premier drame. Et une énorme stupéfaction. Les entourages téléphonent, les politiques consultent l'écran de leurs smartphones. On entend des éclats de rire dont on ne sait s'ils sont forcés ou dûs à l'irréalité de cette histoire.
Pour Aubry, Trierweiler n'est pas "une femme politique"
Royal, Duflot, et Aubry quittent la terrasse des Grands Yachts. La principale intéressée fait mine de ne pas se préoccuper de ce que le Web surnomme déjà "le twittgate". Si pour chacune de ces femmes, le repas avait quelque chose de surréaliste, pour toute la classe politique de gauche, l'après-midi va être longue.
Dans le TGV qui la ramène à Paris, Martine Aubry refuse de s'étendre, et résume, faute de mieux: "Ce n'est pas une faute politique, car Valérie Trierweiler n'est pas une femme politique."
En déplacement à Chatellerault après sa matinée rochelaise, Cécile Duflot ne sait trop quoi dire: "Je suis comme tout le monde. J'essaie de comprendre la nature de cette affaire." La ministre du Logement, qui connaît personnellement la première dame, n'a pas de réponse aux questions qui lui sont posées. Pas de repère, pas de clé de compréhension, face à une histoire inédite et qui mêle au plus au point l'intime et le politique.