C’est un fait, l’éducation, et particulièrement l’université (en dehors des filières courtes), ne forme pas les jeunes générations à l’emploi. La formation initiale ne peut être que défaillante à partir du moment où elle s’entête à refuser tout changement de logiciel. Cette réalité, accentuée par l’objectif d’atteindre 80 % d’une classe d’âge au bac, a conduit à défavoriser, à tort, les filières technologiques ou par alternance, pourtant très professionnalisantes.
Les parents ne sont pas moins responsables, eux qui rechignent à orienter leurs enfants vers des métiers porteurs et rémunérateurs, des filières manuelles comme la boucherie, qui manque de professionnels pourtant payés rubis sur l’ongle, sur l’ensemble du territoire. « Tu auras ton bac, mon fils, même si ce n’est pas le S, mais au moins tu ne seras pas plombier ou soudeur » , pourrait-on résumer…
Nicolas Sarkozy a bien tenté d’inverser la tendance en mettant, comme en Allemagne, l’accent sur l’apprentissage. Campagne d’information, mobilisation des grandes entreprises, incitation à recruter des apprentis, simplification des dispositifs d’embauche, renforcement des quotas et des sanctions, rénovation des campus… L’ancien chef de l’État a mis les moyens pour passer en cinq ans de 600 000 à 800 000 jeunes sous alternance puis, à terme, à un million. En vain, car, après un premier sursaut bienvenu mais sans pression politique, les recrutements ont chuté depuis le début de l’année.
Un jeune qui bénéficie d’un contrat de professionnalisation ou d’apprentissage a pourtant 80 % de chances de trouver un emploi à l’issue de sa formation. Quand il n’est pas débauché ou recruté avant la fin de son cursus… Quelle filière générale peut en dire autant ? Aucune et certainement pas « psycho » ou « staps » (sport), qui séduisent tous les ans des dizaines de milliers d’étudiant