La gauche joue en boucle l’arroseur arrosé. Après le ministre du Budget d’un gouvernement qui fait la guerre aux riches pris la main dans le sac d’un compte à l’étranger, voici l’appel au respect de la légitimité républicaine par un parti, le PS, qui n’a cessé depuis 1968, d’en appeler à la rue contre les gouvernements de « droite ».
Voir ceux-là mêmes qui ont soutenu les manifestations et les ont parfois organisées, obtenant à l’occasion le retrait des lois initiées par une « droite » trouillarde, jouer maintenant les vierges effarouchées et dresser un rempart de vertu autour de la République qu’on voudrait violer, fait naître bien des sourires sur les visages de manifestants dont les débordements dénoncés à grands cris sont sans rapport avec l’irruption des loubards de banlieue dans les cortèges du PS contre le CPE.
Quand des professeurs de vertu mentent « en bloc et en détail » sur les chiffres des manifestants, quand le rapporteur du texte au Sénat ose dire que la loi n’est que l’expression d’un rapport de force, les masques tombent. La loi, un rapport de force ? Voilà une formule qui rappelle 1981 : « les têtes qui vont tomber », « vous avez juridiquement tort, parce que vous êtes politiquement minoritaires »…
La majorité des Français est hostile à la loi, parce qu’elle ne veut pas de l’adoption des enfants, indissociable du mariage. Les Français, qui ont élu Hollande et lui ont donné une majorité parlementaire, voulaient un Président « normal » qui leur donne du travail et du pouvoir d’achat. Aujourd’hui, ces mêmes Français constatent que l’élu est anormalement en dessous des qualités requises pour exercer la fonction et que ses résultats dans le domaine économique et social sont plus mauvais que ceux de son prédécesseur.
Ils acceptaient le « mariage homo ». Ils ne veulent pas de ce cadeau provocateur qui empoisonne la société française, divise la population et occupe les policiers quand les cambriolages augmentent. Ce qui devait être un dérivatif pour faire moderne et généreux devient un tonneau de poudre. Hollande a voulu jouer les artificiers et offrir un beau feu d’artifice au maire de Paris. Voilà que ça leur explose à la figure !
Les jeunes et les moins jeunes qui défient le pouvoir crient que le roi est nu, que la gauche est bête, que la théorie du genre est une absurdité, que les socialistes ont détruit ce que la France avait de meilleur : sa langue, faite pour penser clairement et distinctement, réduite aujourd’hui à des mots-stimulus, à un langage réflexe dont la réflexion est bannie, de Désir à Delanoë : égalité, droit, discrimination, homophobie.
Il y a plusieurs manières de censurer : obliger à parler d’une certaine manière, arrêter les contestataires, les poursuivre en justice et les empêcher de se défendre. La pensée unique de la majorité des grands médias, les gardes à vue de manifestants sont des aveux : la République, la démocratie, l’État de droit existent-ils encore en France ? Si la réponse est non, alors tout est permis. Il faut y prendre garde.