NICOLAS gAUTHIER, Journaliste, écrivain.
On savait que le Sénat était la maison de retraite la plus luxueuse de France. Mais il fut un temps où, entre deux gueuletons et une commission, au moins s’autorisaient-ils une sieste, histoire de se reposer après leurs vacances. Cette époque, aussi dolente que bénie, semble arriver en fin de cycle. Car il est maintenant des sénateurs qui prennent leurs chaises longues en or massif pour des tribunes en merdaflex contreplaqué. Ainsi, madame « le sénateur », Esther Benbassa, étiquetée EELV, entend-elle réglementer Internet. Et y prohiber tout forme « d’injures discriminatoires, qu’elles soient fondées sur la race, le sexe, la religion, l’orientation sexuelle ou le handicap. » Le machin aurait été adopté au Palais Luxembourg le 7 février dernier.
Ce qui est magnifique dans ce genre d’entourloupe visant à sans cesse restreindre nos libertés personnelles, c’est qu’elles se font au nom de la liberté, puisque censées nous protéger de nos plus bas et mauvais instincts.
Esther Benbassa, sénateur
À propos de ces derniers, on notera évidemment que certains sont moins mauvais et bas que d’autres. Exemple récurrent,
Femen et Pussy Riot, elles autorisées à toutes les audaces faussement transgressives. Pis, entre leurs insultes et les autres, diffusées quotidiennement sur Internet et les divers réseaux sociaux, il y a une nuance de taille. Ce sont ces donzelles qui s’invitent de force là où elles n’ont pas été conviées, églises catholique ou orthodoxe au moment de l’Eucharistie. Et forcent le peuple des croyants à assister à leur palinodies même pas drôles, à leurs saturnales
mainstream ; si elles tombaient la culotte, au moins iraient-elles au bout du
happening et on saurait si elles sont blondes de haut en bas. Petites joueuses…
Rien à voir avec la liberté d’expression sur Internet, donc. Un site vous fait vomir ? Il suffit de ne pas y aller. Car on trouve de tout sur la Toile. Du bon comme du pas bon. De l’excellent et de l’exécrable. Mais personne ne vous oblige à regarder : on peut toujours – ou encore – couper le bouton… Personne n’oblige quiconque à quoi que ce soit.
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