C’est Jean-François Kahn qui s’exprime :
.. Je n’aurais pas pu voter F. Hollande au premier tour de l’élection présidentielle.
Pour au moins deux bonnes raisons :
La première c’est que l’actualité récente a montré une fois de plus, une fois encore, à quel point, quand elle doit solder l’héritage de la droite néolibérale, comme en Grèce, au Portugal ou en Espagne, la social-démocratie, loin de renverser la table, finit par s’abandonner à toutes les démissions et à accepter toutes les soumissions. Or elle n’a pratiquement tiré aucune leçon de ses échecs enchaîne.
La seconde, c’est que dans Marianne, nous n’avons cessé de mettre en garde la gauche contre ses dénis et ses aveuglement, contre sa progressive relativisation de la centralité des valeurs républicaines, contre ce mépris petit-bourgeois du peuple concret que révèle son instrumentalisation obsessionnelle du concept de « populisme », destiné à clore le débat en diabolisant toutes les contradictions
Nous avons dit et répété, que cette posture de confort, largement cautionnée par la presse de gauche, apportait de véritables torrents au moulin de l’extrême droite ;
Qu’on ne résout pas les problèmes en les niant et en substituant aux duretés glaciales du réel les émois illusionnistes de son propre nombril.
Ne répétaient-ils pas en boucle, il y a encore trois semaines, que les questions de sécurité, d’immigration ou d’identité étaient devenues des questions secondaires et que le seul fait de les aborder valait soupçon de « dérive » comme ils disent.
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