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14 septembre 2013 6 14 /09 /septembre /2013 07:21

 

 

Le 13 septembre 2013

Thierry
Aillet

Directeur diocésain de l'enseignement catholique du Vaucluse

Entretien réalisé par Gabrielle Cluzel.

Boulevard Voltaire est parti à la rencontre de certains acteurs de cette rentrée scolaire. Qui ne pensent pas tous comme Vincent Peillon… Dernier volet de notre série d’entretiens avec Thierry Aillet, Directeur diocésain de l’enseignement catholique du Vaucluse.

L’école catholique rencontre un vif succès. Près de de trois Français sur quatre y voient « une chance pour le système éducatif ». Pourtant, curieusement, on a l’impression qu’elle peine à assumer son identité…

C’est vrai, c’est un succès. L’école catholique scolarise chaque année un peu plus d’élèves, et chaque année elle en refuse aussi, faute de moyens et faute d’espace.

Même si le choix premier des familles de frapper à nos portes n’est pas motivé par des convictions religieuses, l’école catholique est celle qui se nourrit de l’Évangile et leur offre ce cadeau sans prix qu’est la rencontre avec le Christ qu’elles choisissent en toute connaissance de cause. À ce titre, nous sommes actuellement en France la plus large interface institutionnelle entre l’Église et le monde des jeunes, entre l’Église et la société civile, entre l’Église et la culture contemporaine.

Les familles viennent à l’enseignement catholique pour sa dimension religieuse ou plutôt pour la qualité de son enseignement ?

Dans notre société pluraliste, complexe, mouvante, incertaine de son avenir et amnésique de ses héritages, où les idéaux fédérateurs et fondateurs de la démocratie sont devenus, pour beaucoup de jeunes, presque illisibles, beaucoup attendent de l’Église, explicitement ou non, qu’elle mette au service de la société les ressources de tradition vivante et de significations ultimes dont elle dispose.

Mgr Cattenoz l’explique fort bien dans sa Charte pour l’enseignement catholique. Il rappelle ceci : « Toute l’histoire de l’Église en témoigne : elle fut régulièrement réveillée de sa torpeur voire de ses compromissions par des saints, des fondateurs de communautés ou des pasteurs qui ont osé — au nom de la foi et de la mission de l’Église — aller à contre-courant de la convenance, de la tiédeur ou du conformisme ambiant. »

Il ne s’agit ni de plaquer sur un monde « désenchanté » un supplément d’âme religieux, ni de prendre je ne sais quelle revanche sur la laïcité. Les « valeurs chrétiennes », comme certains disent, s’étiolent vite si on les coupe de leur source : le Christ ressuscité, présent dans son Église, y suscitant inlassablement les forces et les formes neuves de l’amour éducateur. Et si refondation de l’école catholique il y a, elle s’ancre dans une chrétienté de conviction de proposition et de mission.

Le fait d’être lié avec l’État par des contrats rogne quand même un peu votre liberté, non ?

Non, le contrat avec l’État ne limite ni n’aliène l’identité catholique de nos établissements. Je le constate tous les jours. L’Église ne s’est pas engagée sur le terrain de l’éducation, tout au long de son histoire, pour assurer simplement une fonction de suppléance dans des situations où les familles et les pouvoirs publics ne remplissaient pas suffisamment leur rôle éducatif et pour se contenter de n’être que l’ombre de l’école laïque.

Pourtant, les projets gouvernementaux actuels en matière d’enseignement (le « gender », notamment) s’opposent radicalement à l’enseignement de l’Église…

Pour nous, les choses sont claires. Les projets gouvernementaux aussi vipérins soient-ils, l’État français aussi décidé soit-il à confisquer la première responsabilité qui est celle des parents de dire et témoigner que la vraie sexualité est langage du cœur, qu’elle se maîtrise, qu’elle respecte le ou la bien-aimé(e), qu’elle est source de plaisir et de joie, qu’elle donne la vie, ne peuvent pas trouver dans l’école catholique d’infiltrés pour distiller cette idéologie rampante. Nous nous opposons pleinement à cette stratégie de déconstruction et de déshumanisation.

La morale chrétienne procède avant tout d’une révolte morale — devant l’injustice, l’oppression, le mensonge, la tyrannie, la corruption, la violence : « …Tu ne tueras pas, tu honoreras ton père et ta mère, tu ne commettras pas d’adultère, tu ne voleras pas… » Voilà notre charte !

Et puis, je vous renvoie à saint Thomas d’Aquin : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple (la morale naturelle), l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. » Tout est dit.

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Published by voxpop - dans La France en résistance

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J'ai plus envie de me croire à Kaboul dans ma ville,

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J'ai plus envie de relativiser. >>>>