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Tesson - Les tentations de François Hollande
On ne peut pas être contre le plan de guerre exposé lundi par le président de la République devant le congrès réuni à Versailles. Il répond à une nécessité absolue. Certes, on peut en co...
Il ne faudrait cependant pas que le président de la République, fort de l'adhésion qu'une large partie de l'opinion apporte actuellement à sa conduite de la présente crise, considère cette réponse comme un chèque en blanc. La cérémonie du congrès est un trompe-l'œil, et la référence appuyée à la guerre ne peut en aucune façon servir de prétexte à des abus de pouvoir que pourrait être tenté de commettre un président dont le crédit est faible. L'évocation d'une réforme constitutionnelle éveille à cet égard le soupçon. De même la phrase-clé de son intervention devant le congrès – "Le pacte de sécurité l'emporte sur le pacte de stabilité" –révèle-t-elle de sa part une impatience trop vive à saisir des opportunités inespérées. Les événements imprévus qu'il est par fonction appelé à gérer ne lui donnent pas quitus de son bilan. Pas davantage ne doit-il considérer qu'il a les mains libres, fût-il institutionnellement légitime, pour mener, s'agissant d'une affaire capitale, une politique personnelle, sous le couvert du mythe de l'union nationale. Le "tournant sécuritaire" qu'il vient de prendre nous autorise à cette mise en garde, lorsque, instruits par le passé, nous savons l'expérience et le goût qu'il a des tournants successifs, incertains et inachevés