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Mathieu Bock-Côté: "Djihadistes français: de la trahison"
CHRONIQUE - La France doit-elle accepter le retour de combattants qui ont renié la nation et ses valeurs? Les grilles d'analyse traditionnelles ne permettent pas d'apporter une réponse efficace e...
Nous avons une étrange difficulté à dire: ce sont des traîtres. Comme si ce terme heurtait la conscience contemporaine, qu'il était trop dur.
On a tendance à dissoudre la question de la trahison dans une forme de relativisme reconnaissant à chacun de bonnes raisons à son engagement. Le djihadiste français ne trahirait que de notre point de vue. Du sien, il servirait une cause légitime justifiant le plus grand sacrifice, ce qui devrait presque nous pousser à le comprendre, voire à le respecter. C'est oublier que la nation n'est pas qu'une fiction historique mais qu'elle nous engage dans le monde et qu'on ne saurait se retourner contre elle en lui déclarant la guerre sans rompre radicalement avec elle, de manière irréversible.
On ne saurait se laisser bluffer non plus par cette mauvaise blague en forme de théorie de psychologie populaire qu'est la déradicalisation. La déradicalisation postule que l'homme parti faire le djihad est un dérangé, troublé psychiquement, et non pas, tout simplement, un ennemi qui a consciemment décidé de s'enrôler dans une «guerre sainte». On s'imagine qu'il suffirait de trouver les bons arguments, et les bons mots, pour qu'au terme d'une thérapie modératrice, il réintègre la communauté nationale. Ici, le djihadiste est victimis