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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 08:46
  • 29 juin 2012
  • Le Figaro
  • IVAN RIOUFOL RIO irioufol@lef irioufol@lefigaro.fr blog.lefigaro.fr/rioufol

 

Si une société se dévoile par ses peurs, la crainte de la « rigueur », mot banni, révèle l’état de la pensée dominante en France. Soucieuse d’apaisements et de discours melliflus, celle-ci s’effraye d’imposer une autorité qui pourrait être la cause de « discriminations », mot sacralisé, celui-là. C’est ainsi que le président du football français, Noël Le Graët, ancien maire PS de Guingamp, a relativisé la calamiteuse prestation des Bleus en Ukraine, et singulièrement l’injure lancée samedi par le joueur Samir Nasri à un journaliste : « Va te faire enculer, va niquer ta mère, sale fils de pute. » « Samir est à fleur de peau » , a tempéré son patron, qui a trouvé que l’équipe avait « malgré tout progressé » . Il aura fallu attendre lundi pour entendre la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, soutenir de possibles sanctions. Ce laxisme est le produit de l’idéologie du moment.

La désinvolture et l’incompétence de l’équipe de France ne sont pas des maux propres à ce milieu pourri par l’argent et par une poignée de caïds (chaque joueur devrait recevoir une prime de 140 000 euros malgré leur échec collectif). La culture de l’excuse et la banalisation des « incivilités » ne se réduisent pas davantage aux faiblesses de Le Graët et de l’entraîneur, Laurent Blanc. En réalité, une large partie des élites est gagnée par cet abandon, fruit d’une réticence à imposer des règles, des exigences, des contraintes. Le paradoxe est d’entendre les démagogues, responsables de cette soumission au « respect de l’autre », dénoncer le « populisme » de ceux qui s’aventurent à mettre en garde contre les désastres de cet « humanisme », autre terme vidé de son sens.

La responsabilité de la gauche « morale » est entière dans ce dévoiement des mots qui rendent les réalités opaques, même si une partie de la droite persiste à cautionner cette confusion. À l’UMP, les attaques de Roselyne Bachelot et Nathalie Kosciusko-Morizet contre la « droitisation » de la campagne de Nicolas Sarkozy, accusé en somme d’avoir voulu parler clair, s’inscrivent dans la filiation d’une pensée cadenassée par la langue de bois et les bons sentiments, instrumentalisés jusqu’à l’oubli de soi. Qui montre un intérêt pour la nation, la patrie, l’héritage, risque d’être banni de la « droite républicaine » par une maréchaussée n’ayant comme référence qu’un « vivre-ensemble » qui imposerait l’amnésie préalable. Patrick Buisson, le conseiller du candidat Sarkozy, vient d’en faire les frais en se voyant accusé par NKM d’avoir voulu « faire gagner Maurras » .

Dans ce contexte, il n’est pas surprenant d’entendre François Hollande refuser de parler rigueur et austérité dans ses réponses au surendettement public. La douceur avant tout. Son prédécesseur n’était, certes, guère plus audacieux. Mais la droite s’était gardée de promettre une augmentation du smic, le doublement de l’allocation de rentrée scolaire, le retour partiel à la retraite à 60 ans, des emplois dans l’éducation et la sécurité. Il est reproché à la Grèce d’avoir continué à embaucher des fonctionnaires en dépit de ses promesses d’économies. Mais le ministre de l’Éducation, Vincent Peillon, fait la même chose en annonçant un plan d’urgence de 6 000 postes dans le secondaire, qui s’ajoutent aux 1 000 accordées en primaire. Non, la désinvolture n’est pas le privilège des Bleus. Le doute s’installe sur la compétence d’un gouvernement qui tarde à atterrir.

Deux lectures de la «croissance»

La querelle sur la « croissance » est une autre illustration de la capacité du pouvoir à triturer les mots et à les gonfler de vide pour les besoins de sa communication. Ce terme que Hollande prétend avoir imposé à Angela Merkel, reçue mercredi à l’Élysée, recouvre des réalités dissemblables. Quand le premier pense encore colbertisme, dépenses à crédit et ponctions sur les riches (sur l’Allemagne, en l’occurrence), la seconde répond allégements des structures, efforts, dérégulations. Or il n’est pas besoin d’être économiste pour comprendre que la fuite en avant dans un endettement renouvelé irait à rebours de l’impératif de rationalisation des dépenses, défendu par Berlin. Dans le bras de fer imprudemment engagé par le président contre la chancelière, la France molle ne peut que céder du terrain (voir mon blog). Après avoir critiqué la « médiocrité » et les « solutions de facilité » des réponses du gouvernement socialiste, Merkel, plus thatchérienne que jamais, a prévenu qu’« aussi longtemps qu’(elle) vivrai(t) » la mutualisation des dettes européennes réclamées par Paris ne verraient pas le jour. Reste à Hollande à éviter d’autres humiliations.

«Non-discrimination» contre «risque zéro»

Restons sur les mots, avec l’abus de la « non-discrimination », ce pilier du politiquement correct avec la « xénophobie » , lancée à la figure de quiconque conteste la préférence étrangère. Cette non-discrimination, qui a amené notamment à supprimer des épreuves de culture générale dans des concours, sert d’arguments aussi bien au projet de prohibition de la prostitution qu’à la possible mise sous surveillance des contrôles d’identité par la police. Débordant de bonnes intentions, le concept est devenu une arme aux mains des minorités militantes et, parfois, un danger pour la collectivité. C’est pour répondre aux exigences égalitaristes de la communauté gay que le gouvernement veut légaliser le mariage homosexuel. Mais la ministre de la Santé, Marisol Touraine, est allée plus loin en annonçant, récemment, que les dons de sang par les homosexuels ne seront bientôt plus interdits. Or, même si les dépistages du sida ont fait des progrès, les scientifiques reconnaissent que les probabilités de contaminations non décelées existent encore. Le drame du « sang contaminé » était déjà né de cette logique absurde qui avait ouvert les prisons aux dons du sang « pour ne pas exclure les détenus » . Exit, le « risque zéro » ?

Les «valeurs», faux sujet

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