Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 08:10

 

  • 22 juin 2012
  • Le Figaro
  • IVAN RIOUFOL RIO irioufol@lef irioufol@lefigaro.fr

Inutile de chercher loin les causes de la défaite attendue de l’UMP aux législatives. Il suffit d’écouter ceux qui, comme Jean-Pierre Raffarin ou Chantal Jouanno, estiment que l’échec est celui de sa « dérive droitière » . Il faut donc comprendre que la droite aurait eu tort de vouloir se revendiquer pour ce qu’elle est, et qu’elle aurait dû se maintenir dans sa prudente tiédeur. Or c’est pour avoir toujours eu peur de son ombre que l’ex-majorité, constituée en 2002, a été remerciée. Elle a perdu à cause de ses dignitaires fermés aux attentes des électeurs. La « dérive droitière » est un slogan creux qui passe sous silence l’effondrement centriste de François Bayrou (30,17 % dans son fief) et la poussée de Marine Le Pen, qui a échoué de 118 voix dans la circonscription ouvrière d’Hénin-Beaumont, où la gauche était donnée majoritairement gagnante. Le temps du renouveau est venu.

Ce n’est pas en retombant dans son mimétisme de gauche que l’UMP aimantera les gens partis ailleurs. Quel intérêt y aurait-il à reproduire, avec les mêmes généraux entêtés, une stratégie catastrophique ? Le tour de force des caciques est d’avoir donné au PS le pouvoir absolu alors que la société a viré de bord. Par la grâce du mécanisme électoral, voici un parti devenu impérial alors qu’il n’a recueilli, dimanche, que moins d’un quart des électeurs inscrits (9,2 millions de voix sur 43,2 millions), tandis que près d’un Français sur deux a refusé de participer au scrutin (44,6 % d’abstention, record battu). La « vague rose » qui enchante les envoûtés est celle d’une marée basse. Qu’elle ait suffi néanmoins à faire passer l’UMP par-dessus bord en dit long sur la légèreté de ce mouvement.

Parce que 21 des 43 candidats de la Droite populaire ont été battus, les procureurs de la « droitisation » , rejoints par Alain Juppé ou Bruno Le Maire, remettent en cause l’ultime stratégie de Nicolas Sarkozy inspirée par son conseiller, Patrick Buisson. Ce fut pourtant ce choix qui permit au président candidat de gagner 7 millions de voix au second tour, n’échouant que de peu. L’UMP a perdu les législatives pour être redevenue muette sur la nation, ses valeurs, ses frontières. Les raisons de faire le procès des années Sarkozy ne manquent pas. Mais la critique des « gaullistes » et des « humanistes », défenseurs d’une droite éthérée, est une impasse. Sarkozy n’aura jamais été aussi bon que dans son ultime sprint. Ses derniers textes restent un point de départ.

Les sorts de François Bayrou et Ségolène Royal, éjectés par les électeurs pour s’être déconnectés du terrain, devraient servir de leçons. Quand Juppé, reconnaissant « un trouble dans notre électorat » , déclare néanmoins ( Le Monde, mardi) : « Notre rôle n’est pas de reproduire ce qui se dit sur les marchés, de suivre les tendances » , il exprime un dédain du peuple et de ses attentes qui explique l’état du parti qu’il a fondé. Ses mises en garde contre « la xénophobie et l’islamophobie » , deux fondamentaux du politiquement correct qui interdisent les critiques de l’immigration de peuplement et de l’islam radical, le montrent en prisonnier volontaire d’interdits décrétés par la gauche pour son profit électoral. En finir avec cette droite complexée, au point d’être devenue la plus bête du monde. L’UMP face au FN La droite doit cesser de se laisser intimider par la gauche, alliée d’une l’extrême gauche qui abrite, derrière les critiques de la finance et du sionisme, un antisémitisme complotiste. Cette émancipation doit l’amener à examiner ce qu’est devenu le FN. Ce parti, qui s’est amendé sur l’antisémitisme et la Shoah, n’est plus, notamment pour une majorité de l’électorat UMP, l’épouvantail cher à la pensée automatique. Entendre François Baroin ou François Fillon dire que les valeurs du FN ne sauraient être celles de la droite revient à interdire à celle-ci, au prétexte de se distinguer, d’aborder des sujets sociétaux pourtant communs. C’est le but recherché par la gauche qui, avec son cercle de réflexion Terra Nova, s’est mise au service du communautarisme musulman (voir mon blog). Pour son président, Olivier Ferrand, parler de « racisme antifrançais » , cette francophobie aisément observable, serait « le marqueur ultime du FN » . Il faudrait donc se taire. Comme il faudrait passer sous silence les autres symptômes de repliement d’une contre-société naissante.

Ce que l’UMP doit partager avec le FN, c’est une mêmelucidité et un même rejet des interdits de dire et de penser. L’expérience a prouvé qu’il ne fallait, sur ces sujets, rien attendre de la droite honteuse et de ses états d’âme. Elle porte la responsabilité du transfert des voix vers Marine Le Pen ou l’abstention. La meilleure façon pour la nouvelle opposition de devenir attractive et d’échapper à la pression de son concurrent, qui reste vulnérable comme le rappelle son maigre palmarès (deux députés FN élus), est de s’assumer dans des valeurs identifiées et dans la manière de les défendre. Le futur président de l’UMP, choisi à l’automne, aura pour rôle d’incarner cette droite libérée des oeillères idéologiques, des faux humanistes et des tireen-bas. Dans ce choix, il ne faudrait pas que la voix des électeurs déçus soit oubliée au profit d’une désignation réduite à des appareils confinés. Pourquoi pas des primaires ouvertes ? Inéluctable libéralisme Rien n’interdit à l’UMP reconstruite de devenir le lieu de rencontre entre des courants conservateurs, sociaux et libéraux. Encore faudrait-il, sur ce dernier aspect, qu’elle engage également une réflexion sur la place à donner au libéralisme, ce mot encore plus imprononçable depuis que le PS a décidé, seul, d’aller à contre-courant de l’Europe. Alors que les Grecs dans la panade viennent de voter pour les conservateurs, qu’Angela Merkel s’inquiète des « solutions de facilité » de la France, que David Cameron propose le «tapis rouge » pour les entreprises fuyant le prochain matraquage fiscal, le gouvernement est pris au piège de son idéologie confiscatoire et redistributive, inconciliable avec le désendettement qui oblige à des rudes économies, des mises en concurrence, des privatisations. À la nouvelle droite de réhabiliter l’inéluctable libéralisme. blog.lefigaro.fr/rioufol

Partager cet article
Repost0
Published by voxpop - dans La France en résistance

Bienvenue

  • : Le blog de voxpop
  • : Immigration en France : Etat des lieux, réflexion et charte de vote. La France en résistance
  • Contact

CHOISIR 

LA  FRANCE

 

RESISTANCE !

Capture-d-ecran--316-.png 

J'ai plus envie de me croire à Kaboul dans ma ville,

J'ai plus envie de l'incivisme, plus envie de la médiocrité comme religion, plus envie du manque d'ambition comme profession de foi.

J'ai plus envie de relativiser. >>>>