A peine installés ils partaient en vacances ! La FRANCE est un grand pays qui ne peut s'accommoder d'une equipe aussi pale à sa tête !
Le chef de l'Etat passe pour la première fois sous la barre des 50 % dans le baromètre CSA pour « Les Echos ». Plus grave : 72 % des Français jugent le gouvernement « pas suffisamment actif » face à la crise économique et à la hausse du chômage.
Pour Bernard Sananès, le président de CSA, il s'agit d' « un premier avertissement qui traduit l'impatience des Français ». « L'opinion a plébiscité les symboles et a majoritairement approuvé la rupture, mais elle est en attente d'action. En cette rentrée, le doute s'installe », analyse-t-il. Ce doute intervient sensiblement plus tôt que pour Nicolas Sarkozy - qui avait une cote de confiance de 55 % en août 2007 et avait attendu janvier 2008 pour passer sous les 50 %. Surtout, il porte sur la mobilisation même du nouveau pouvoir. En cette rentrée, pas moins de 72 % des sondés trouvent l'actuel gouvernement « pas suffisamment actif » face à la crise économique et à la hausse du chômage. Un chiffre qualifié d'« impressionnant » par Bernard Sananès.
Décrochage chez les jeunes
L'enquête a certes été réalisée mardi et mercredi, c'est-à-dire avant que les annonces sur les emplois d'avenir, la hausse de 25 % du plafond du Livret A et la baisse « modeste » et « provisoire » des taxes sur les carburants aient bien eu le temps d'infuser dans l'opinion. Mais le jugement est négatif jusque chez les sympathisants socialistes (49 % contre 47 %) et les électeurs de François Hollande au second tour de la présidentielle (56 % contre 40 %). Le procès en inaction instruit contre l'exécutif semble avoir porté dans l'opinion. En particulier les attaques de Jean-Luc Mélenchon, plus embarrassantes pour l'Elysée que les classiques diatribes de la droite. Les deux tiers des électeurs du leader du Front de gauche à la présidentielle disent le gouvernement « pas suffisamment actif ». Ce sont aujourd'hui les jeunes qui portent le regard le plus critique sur le pouvoir socialiste. 79 % des moins de 25 ans le jugent trop peu mobilisé. Les 18-24 ans ne sont plus que 45 % à déclarer faire confiance à François Hollande. Une baisse de 17 points en un mois.
A l'Elysée, les proches du chef de l'Etat minimisent ces résultats, « peu surprenants » tant la situation économique et sociale est difficile et les attentes énormes. Ils rappellent que la première partie du quinquennat est consacrée au « redressement » - et donc aux efforts -et que le bilan ne peut être jugé qu'en 2017. François Kalfon, le délégué national du PS aux études d'opinion, y voit, lui, un « retour peu surprenant à la case réalité ». « Il y a urgence. Et quand il y a urgence, ça ne va jamais assez vite », explique-t-il. Le « monsieur Sondages » du Parti socialiste évoque aussi la différence de style entre le président et son prédécesseur. « Nicolas Sarkozy était dans l'activisme permanent ; François Hollande dans le dialogue et la robustesse. Les Français, veut-il croire, vont mettre plus de temps à s'approprier cette façon de gouverner. » Même s'ils sont passés sous la barre des 50 % d'opinions positives, le chef de l'Etat et son Premier ministre peuvent encore se réjouir que les Français qui leur font confiance soient plus nombreux que les autres. Mais jusqu'à quand ? En France comme ailleurs, la popularité de l'exécutif résiste rarement à la hausse du chômage. Or l'atonie de la croissance ne laisse guère présager une inversion de tendance.