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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 08:35
  • 22 mars 2013
  • Le Figaro
  • le bl bloc-notes IVAN RIOUFOL R iriou irioufol@lefigaro.fr bl blog.lefigaro.fr/rioufol
Les Français oubliés : la gauche les ignore, royalement. Dimanche, les proscrits protesteront à nouveau, à Paris, contre un gouvernement qui les méprise. La spectaculaire omerta sur les appels à manifester, lancés par la Manif pour tous, révèle l’hostilité du pouvoir et de ses médias. Les rassemblements ont été refusés aux ChampsÉlysées, à la Concorde, aux Invalides. L’avenue de la Grande-Armée sera, en fin de compte, le rendez-vous. Ces embûches ont peu de chance de décourager. Cette deuxième mobilisation de masse contre le mariage homosexuel pourrait même se transformer en une opposition aux projets sociétaux et à la politique de François Hollande. L’erreur serait de sous-estimer, une fois de plus, cette affirmation de la société civile. Elle est le symptôme de la crise de la politique, de sa perte d’autorité, de sa morgue craintive.

La politique souffre du syndrome de Zazie. « Tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire », fait dire Raymond Queneau au perroquet de son roman. Les dirigeants impuissants se réfugient dans ce verbiage. « Je sais où je vais » , a cru utile d’annoncer, mercredi, le premier ministre. Depuis quarante ans, la politique se trompe et donne le change par une inflation de déplacements, de discours, d’interviews, de petites phrases, de tweets. Il y avait 60 prises de parole annuelles sous Charles de Gaulle et plus de 200 sous Jacques Chirac, a compté Maxime Tandonnet (1). Il écrit : « (Hollande) tente à son tour de noyer, dans une prolifération de gestes surmédiatisés et de mesures symboliques, l’incapacité chronique des chefs de l’État à guérir les maux du pays. » La fonction présidentielle n’a plus de capacité d’action, sauf à la marge. Voilà pourquoi les citoyens veulent reprendre leur destin en main.

Ce qui se profile est la contestation d’un monde politique qui n’est plus à la hauteur. La manière dont les opposants au mariage gay sont traités par la République est indigne d’une démocratie. C’est en coup de vent que les représentants des religions ont été reçus par la commission des lois à l’Assemblée, qui a omis d’inviter les juristes réticents. Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a dédaigné les 700 000 signatures déposées par les protestataires. Le rapporteur de la loi au Sénat a refusé de recevoir une délégation menée par Frigide Barjot, accusée de représenter « le pire de l’homophobie » .

Faut-il rappeler l’article 35 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ?

 

Quand le gouvernement viole les droits des peuples,

 l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple,

le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs » .

 On y vient.

 

Tout devient révoltant. Il est révoltant d’avoir entendu les mensonges sur le « vivre-ensemble » à Marseille, ville témoin de la déchirure créée par le multiculturalisme. Révoltant d’apprendre, mardi, l’annulation par la Cour de cassation du licenciement d’une employée voilée de la crèche privée Baby Loup, laissant triompher l’islam sur la laïcité. Révoltant d’observer l’École se noyer tandis que son ministre se rengorge d’une banale réforme des rythmes scolaires. « La France est triste », lance cette semaine, avec raison, Gérard Depardieu. « Vient un moment où il n’est plus possible de continuer comme ça » , écrit Dominique Jamet (2). C’est ce que disent ceux qui ne veulent pas voir leur civilisation, leur identité, leurs traditions disparaître. Cela finit par faire du monde… « Dégage ! » Ceux qui se moquent de ce peuple indigné - qui avait surpris par sa mobilisation du 13 janvier - espèrent l’essoufflement d’un mouvement qu’ils jugent provincial, passéiste, archaïque. La déplaisante arrogance de ces élites symbolise ce dont souffrent les oubliés : ils se sentent indésirables dans ce pays officiel qui les renie. Les déconstructeurs ont d’abord fragilisé la nation ouverte avant de s’en prendre à la famille. Le gouvernement, qui veut imposer à tous le mariage gay et ses filiations fictives (alors que l’Insee ne comptabilise que 100 000 couples homosexuels), sort de la même école relativiste que ceux qui ont abattu les frontières et les protections pour laisser le peuple abandonné à lui-même. Christiane Taubira, ministre de la Justice, qualifiait dernièrement de « périmées » les « racines judéo-chrétiennes de notre civilisation » . Elle trouve aujourd’hui « légitime » la procréation médicalement assistée (PMA) pour tous. Parlant de la loi prochaine, elle annonce : « À mon avis, pour l’été, c’est bouclé ! » Difficile d’être plus fermée.

C’est contre cet État sectaire, incapable de résoudre le chômage, l’endettement et l’insécurité en dépit de sa mainmise sur tous les pouvoirs, que pourrait se lever le « printemps français », qui scanderait à son tour : « Dégage ! » . La crise de la démocratie oblige les élus à s’amender de leurs erreurs - certains commencent à le faire à droite, comme Bruno Le Maire dernièrement - et à laisser une place à la société civile, qui vient d’ébranler l’Italie. Sur le dossier du mariage homosexuel, en discussion à partir du 4 avril au Sénat, tous les recours ne sont pas taris, tant le projet est mal ficelé. Des juristes voient en lui « l’esclavage moderne des femmes et la nouvelle traite des enfants » . D’autres soutiennent l’inconstitutionnalité d’un texte qui chamboule le droit de la famille et rompt l’égalité en instituant plusieurs états civils en fonction des filiations. Quant à ceux qui ont écouté, mardi, le pape François adjurer les hommes d’être les « gardiens de la création, du dessein de Dieu » , ils ont pu entendre, en creux, l’opposition renouvelée de l’Église à cette déraison qui voudrait qu’il n’y ait plus d’autre identité respectable que sexuelle. Le vent de l’histoire Le vent de l’histoire porte cette France silencieuse, qui veut arrêter la course au déclin. Un même dédain du peuple se retrouve jusqu’aux plus hautes instances de l’Europe. Face aux petits épargnants de Chypre, elles ont évité le pire en renonçant à taxer leurs dépôts bancaires. Mais avoir pu envisager cette spoliation, avalisée un temps par les partenaires européens, montre leur éloignement. Les délégations de souveraineté à cet empire technocratique, acceptées par tous les gouvernements français, ont aggravé le sentiment de dépossession nationale qui parcourt la société. À l’instar du gouvernement français, l’Union européenne fait tout pour se rendre imbuvable. (1) Histoire des présidents de la République, Perrin. (2) Le Mal du pays, Éditions de la Différence.

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Published by voxpop - dans La France en résistance

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J'ai plus envie de me croire à Kaboul dans ma ville,

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