
François Hollande avait promis que la croissance française en 2013 ne serait pas inférieure à 0,8 point. La croissance de la France en 2013 sera, comme la température en cette fin d’hiver, proche ou un peu en-dessous de zéro. Ce genre de croissance porte le joli nom de récession.
François Hollande avait promis qu’en 2013, le déficit du budget serait ramené à 3 % du P.I.B. Ce déficit, en fait, sera de 3,7 % et atteindra 3,9 % en 2014.
François Hollande avait promis qu’en 2015, le fardeau de la dette publique ne représenterait plus que 91,5 % du P.I.B. Il sera en réalité de 95 %.
François Hollande avait promis qu’en 2013, c’en serait fini des hausses d’impôts. Le ministre du Budget vient d’annoncer qu’il devra procéder à des prélèvement supplémentaires « ici et là », de façon à trouver cinq ou six milliards d’euros sur lesquels il comptait et sur lesquels il ne compte plus.
François Hollande avait promis que 2013 verrait une inversion de la courbe du chômage. Il y a bien, et dès le début de 2013, une inflexion de cette courbe, mais dans le sens de l’aggravation, avec un chiffre de 3 169 300 chômeurs recensés.
François Hollande avait annoncé que les deux premières années de son quinquennat seraient celles des réformes de structure dont nous recueillerions les fruits dans les trois années suivantes. Il est exact que nous trinquons dès à présent. Il est à craindre que par la suite nous buvions (la tasse).
François Hollande, comme son prédécesseur, a fait le choix de l’orthodoxie monétaire, des hausses d’impôts, de la soumission aux traités qui nous étranglent, de l’Europe des technocrates, de l’austérité. L’Italie vient de rejeter avec éclat l’austérité, l’Europe allemande et sa classe politique. L’Espagne se soulève contre l’austérité, l’Europe et la corruption. La Grèce et le Portugal n’en peuvent plus de l’austérité, du démantèlement de leur société et des sacrifices qui leur sont imposés au nom du dieu Euro. L’avenir nous dira comment la France réagira à la cure de rigueur qu’on lui prescrit sans qu’aucune amélioration de son état soit à ce jour perceptible.
François Hollande a demandé, très simplement et très classiquement, à être jugé sur son bilan. Nous n’y manquerons pas.