La revalorisation limitée des retraites complémentaires va se traduire par une perte du pouvoir d'achat.
L'info. Alors que s'ouvre vendredi une nouvelle séance de négociations sur les retraites complémentaires, patronat et syndicats s'orientent vers un accord qui devrait pénaliser le pouvoir d'achat des retraités. Le montant des pensions de retraite complémentaire (le régime Arrco pour tous les salariés du privé, auquel s'ajoute l'Agirc pour les cadres) devrait en effet augmenter moins que l'inflation le 1er avril prochain.
Une première. Les pensions de l'Arrco ont jusqu'à présent toujours suivi la hausse des prix. Celles de l'Agirc ont subi seulement quelques coups de frein dans les années 90. Mais une indexation sur l'inflation reste la règle : cette année, les pensions de retraites complémentairesont ainsi été revalorisées de 2,3%, quand l'indice des prix à la consommation progressait de 2,1%.
Pourquoi une telle décision ? Les réserves de l'Agirc et de l'Arrco seront bientôt à sec, respectivement en 2016 et en 2020. Leur déficit devrait ainsi dépasser les 10 milliards d'euros en 2017. Fin novembre, le Medef avait proposé de geler les pensions pendant trois ans, une mesure qui aurait rapporté 420 milliards d'euros d'ici à 2017. Une option jugée "régressive" par la CGT.
Qu'en disent les syndicats de salariés ? La plupart se sont résignés à cette solution (CFDT, FO, CFTC et CGC), mais sous conditions : une hausse des cotisations patronales pour certains, des mesures pour épargner les retraités les plus modestes pour d'autres. Seule la CGT continue de s'opposer à toute mesure se traduisant par une baisse du pouvoir d'achat des retraités.