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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 08:49
  • 12 mars 2013
  • Le Figaro
  • YVES DE KERDREL ydekerdrel@lefigaro.fr  
 

Quelle audace ! Jean-Marc Ayrault vient d’adresser à ses ministres les fameuses lettres de cadrage pour préparer le budget de la France pour 2014. Et le premier ministre, se faisant violence, a demandé à son gouvernement de trouver non pas 4, mais 5 milliards d’euros d’économies. Ce n’est pas vraiment ce que l’on peut appeler une « révolution copernicienne ». Ce n’est pas ces quelques milliards qui vont améliorer la compétitivité de l’État. Ce n’est pas cette goutte d’eau qui va permettre de réduire notre déficit budgétaire, la gabegie des dépenses publiques et cette dette insupportable qui dépasse les 1 800 milliards d’euros.

D’autant qu’il ne s’agit pas de vraies économies, mais de simples transferts. Sur ces 5 milliards d’économies, les deux tiers vont servir à financer des dépenses nouvelles liées au plan antipauvreté ou aux contrats aidés et aux contrats de génération. Si Jean-Marc Ayrault était vraiment audacieux, il ferait tout simplement appel au bon sens des Français qui, eux, ne manquent pas d’idées pour réduire les dépenses publiques. Si Jean-Marc Ayrault voulait faire des économies, il ouvrirait dans chaque mairie un « cahier de doléances » dans lequel chaque Français viendrait écrire ses idées pour faire des économies. Exactement comme David Cameron, le premier ministre britannique, l’a fait lorsqu’il est arrivé au 10 Downing Street.

Pour gagner du temps et être tout aussi efficace, le locataire de Matignon peut aussi se procurer 60 Milliards d’économies !*, le dernier livre écrit par Agnès Verdier-Molinié, cette talentueuse essayiste qui dirige la Fondation Ifrap (Institut français pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques). À force de travail de fourmi, de ténacité et de vérifications, celle-ci a identifié et recensé pas moins de 60 milliards d’euros de surcoûts de production au sein de nos services publics. Des surcoûts qu’il n’est pas difficile de réduire, comme le fait n’importe quelle entreprise pour améliorer sa compétitivité, mais aussi son agilité et, in fine, pour vivre mieux.

Il s’agit bien de 60 milliards d’euros par an. Ce qui n’a rien à voir avec les micro-efforts demandés par Jérôme Cahuzac et Jean-Marc Ayrault aux différents ministres à l’occasion de ces lettres de cadrage. Cela n’a pas davantage à voir avec les 60 milliards d’euros que le gouvernement veut tenter d’économiser sur l’ensemble du quinquennat de François Hollande. Non, ce que propose Agnès Verdier-Molinié, c’est une véritable réorganisation de nos services publics, de notre administration et de nos collectivités locales. Non pas comme l’imaginent certains pour en réduire les prestations ou les prérogatives. Mais à l’inverse pour en améliorer le fonctionnement et la qualité au profit des usagers.

Pour parler chiffres, notre essayiste a calculé que les services publics coûtaient en France 27,7 % de la richesse nationale, alors qu’ils coûtent trois points de moins dans les autres pays européens et 11 % de moins dans les nations appartenant à l’OCDE. Vit-on mieux pour autant en France? Disposet-on de plus de crèches ? Attend-on moins à la Poste ? Nos trains arriventils plus à l’heure ? Non. C’est bien cela le problème. Même François Hollande l’a reconnu, lors de sa conférence de presse du 15 novembre dernier, en déclarant : «On ne vit pas mieux avec 57% de dépenses publiques qu’avec 52 % (rapportées au PIB de la France). »

Reste l’éternelle question, une fois que ce constat a été dressé : comment faire ? C’est tout l’intérêt du livre d’Agnès Verdier-Molinié. Puisqu’elle ne se contente pas de dire : dépensez moins ! Mais elle donne toutes les pistes au million d’euros près pour réduire nos dépenses publiques de 60 milliards d’euros par an à l’horizon 2017. Sans entrer dans tous les détails, cela consiste d’abord à améliorer la compétitivité de l’État en ne remplaçant pas les 700 000 fonctionnaires qui vont partir en retraite en cinq ans et en réajustant les avantages de la fonction publique ; de quoi générer 18,5 milliards d’euros d’économies annuelles. Cela passe ensuite par une réduction drastique des coûts de fonctionnement des collectivités locales qui se traduiraient, à partir de 2021, par 11,6 milliards d’euros d’économies chaque année. Cela nécessite enfin de réduire de 29,9 milliards d’euros le coût annuel du modèle social.

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Published by voxpop - dans La France en résistance

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