/https%3A%2F%2Fi.f1g.fr%2Fmedia%2Feidos%2F805x453_crop%2F2019%2F04%2F19%2FXVM5a43b764-62d0-11e9-bf5f-a44b948d17e3.jpg)
Mathieu Bock-Côté: "La cathédrale de Paris et la France"
CHRONIQUE - Lorsqu'une nation est frappée par un choc d'une violence extrême, comme cela a été le cas lundi soir, son identité profonde remonte à la surface. Qu'on me permette exceptionnellem...
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/mathieu-bock-cote-la-cathedrale-de-paris-et-la-france-20190419
Quand Notre-Dame brûle, c’est la France qui se consume.
C’est que le catholicisme, en France, n’est pas qu’une religion parmi d’autres, et est plus qu’une religion. C’est un substrat civilisationnel. Il a marqué son paysage mental et physique. Même aujourd’hui, alors qu’on ne croit plus, ou qu’on ne sait plus trop quoi ou comment croire, il détermine encore les mentalités, ce qui nous ramène aux observations de Régis Debray sur la permanence des identités collectives. Le philosophe a cherché à comprendre comment les croyances les plus fortes survivent à ceux qui les désertent à la surface des choses.Il ne s’agit pas de sonder la foi des uns et des autres mais de reconnaître qu’une culture trouve sa cohérence dans une matrice anthropologique fondamentale. Lorsqu’une nation est frappée par un choc d’une violence extrême, comme cela a été le cas lundi soir, son identité profonde remonte à la surface. On pourrait aussi dire, à la suite de Paul Ricœur, que son noyau éthico-mythique se réactive etqu’il rappelle à tous la vérité existentielle d’une civilisation et d’une patrie.