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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 08:27
  • 22 févr. 2013
  • Le Figaro
  • Henri Prévot
  • * Dernier ouvrage paru : «Avec le nucléaire, un choix réfléchi et responsable» (Seuil, 2012).

L’ancien membre du Conseil général des mines * considère que le débat sur l’énergie est biaisé.

Sur quoi donc portera le débat sur l’énergie si la stratégie est déjà fixée et si les décisions les plus lourdes sont déjà prises ?

I l nous faut une « transition énergétique » pour réduire notre consommation de pétrole, gaz et charbon et nos émissions de CO2 et, du même coup, diminuer nos importations et renforcer notre sécurité d’approvisionnement en énergie. Pour savoir comment faire au mieux, il y a de la matière pour un bon débat sur l’énergie.

Dans la circulaire du 30 janvier 2013 envoyée aux préfets, la ministre de l’Environnement écrit qu’elle veut « construire collectivement une vision d’avenir commune donnant un sens positif à la transition énergétique ». Fort bien ! D’une façon générale, on nous répète que le président de la République et le gouvernement se sont donné comme principe d’action de ne rien imposer avant un débat libre et ouvert. Parfait ! Pourtant on lit dans cette même circulaire : « La stratégie de la transition énergétique est fondée sur deux principes : l’efficacité et la sobriété énergétiques d’une part, et la priorité donnée aux énergies renouvelables d’autre part. Le président de la République a fixé le cap d’évolution de la part du nucléaire dans la production d’électricité dans notre pays de 75 % à 50 % en 2025. Dans ce cadre, la centrale de Fessenheim sera fermée à la fin de l’année 2016.»

Sur quoi donc portera le débat sur l’énergie si la stratégie est déjà fixée et si les décisions les plus lourdes sont déjà prises ? A avaliser les décisions du Prince, des décisions qui ne reposent sur aucune justification connue ?

débat pourrait néanmoins ne pas être totalement inutile car il est demandé de calculer le coût de ces décisions déjà prises. Le coût d’une décision est la différence entre ce qu’on dépense, l’ayant prise, et ce qu’on aurait dépensé si l’on avait pris une autre décision moins coûteuse. Pour beaucoup diminuer notre consommation d’énergie fossile et nos émissions de CO2, il y a plusieurs façons de procéder, avec plus ou moins d’isolation thermique, de pompes à chaleur, d’éoliennes, de photovoltaïque, de nucléaire, de réseaux de chaleurs alimentés par de la biomasse ou par la géothermie, etc. La méthode la moins coûteuse suppose que l’on remplace les réacteurs nucléaires existants par des EPR plus puissants.

Il serait certes possible de beaucoup diminuer les émissions de CO2 tout en réduisant la production nucléaire mais nous devrions dépenser davantage. Les éoliennes et des panneaux photovoltaïques ne fonctionnent qu’une petite partie du temps. Pour répondre à tout instant à la demande d’électricité il faudrait donc les doubler par des centrales au gaz ou des moyens de stockage d’électricité. L’électricité, au total, coûterait beaucoup plus qu’une électricité nucléaire. Il faudrait donc pousser très loin l’isolation thermique des bâtiments existants, ce qui finirait par coûter très cher. Supposant que nous voulions diviser nos émissions de CO2 par trois, si la capacité nucléaire diminuait nous devrions dépenser 20 à 30 milliards d’euros par an de plus que si elle augmentait.

Ajoutons que cette circulaire de la ministre adressée aux préfets parle de

« créations » d’emplois. Pour produire une même quantité d’électricité, il faut plus d’emplois avec des éoliennes ou du photovoltaïque qu’avec des réacteurs nucléaires. La production d’électricité éolienne ou solaire remplaçant des réacteurs nucléaires crée donc des emplois. Plus elle est chère, plus elle en crée. Mais cette création d’emplois en plus grand nombre est inutile puisqu’ils ne produisent rien de plus.

Et l’argent qui les finance ne peut pas rémunérer des emplois dans l’enseignement, la police ou la recherche par exemple. Les prétendues « créations d’emplois verts » sont donc pour une bonne partie des destructions d’emplois utiles ! La circulaire nous parle aussi de précarité énergétique. La meilleure façon de lutter contre cette précarité n’est-elle pas de produire de l’énergie au meilleur coût ?

Ceux qui participeront au débat sur l’énergie, ce débat canalisé, corseté, contrôlé, cadenassé, sont donc invités à dire comment dépenser de 20 à 30 milliards d’euros par an dans le seul but de diminuer la production nucléaire, comment détruire par centaines de milliers des emplois utiles et comment aggraver la précarité énergétique. Tel est l’objet véritable de ce misérable débat !

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Published by voxpop - dans La France en résistance

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