Françaises, Français,
il nous faut changer de capitaine avant le naufrage annoncé !
- 6 avr. 2013
- Le Figaro
- par Yves Thréard ythreard@lefigaro.fr
Le capitaine est comme dépassé par les événements
Il ne manquait plus que cela : Jérôme Cahuzac souhaite revenir à l’Assemblée nationale dans les semaines à venir pour retrouver son siège de député ! Il en a légalement le droit. On peut néanmoins penser que le président de la République usera de toute son influence pour l’en dissuader. Mais a-t-il l’autorité suffisante pour se faire respecter ? Le bateau présidentiel prend l’eau, et on a le sentiment qu’à la barre le capitaine est comme dépassé par les événements. Ça craque de toutes parts. L’un de ses ministres lui mentait effrontément depuis des mois : il prétend qu’il n’en savait rien. Au gouvernement, les couacs sont permanents et l’un de ses membres a mis Jean-Marc Ayrault plus bas que terre à propos de l’aciérie de Florange : il laisse faire. Sa majorité parlementaire est tiraillée entre les tenants d’un socialisme pur et dur et les partisans d’une ligne plus réaliste : il godille entre les uns et les autres. Déficit et chômage, croissance nulle et compétitivité réduite, l’économie française est au plus mal : il sort sa boîte à outils de bricoleur, alors que la maison doit être reconstruite de fond en comble par un architecte. Les Français sont inquiets : pour toute réponse, il leur dit que cela devrait aller mieux un jour. François Hollande sait-il que les astuces qui lui ont permis de se maintenir onze ans à la tête du PS sont d’un bien moindre effet quand elles sont utilisées depuis le sommet de l’État ? Défiance politique, économique, sociale, morale. Faute d’avoir su trancher, sanctionner, fixer un cap à temps, le chef de l’État est aujourd’hui acculé à prendre une décision claire, nette et précise. Mais laquelle ? Une dissolution ? Elle serait, pour lui, désastreuse. Un remaniement gouvernemental ? Certes, mais pour quelle politique ? Il n’a pas le loisir de donner du temps au temps, ainsi que le disait son maître en politique. Car, déjà, mai s’annonce comme un