Les Francais prennent la parole

12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 09:43

Les Francais prennent la parole

12 janv. 2013
Le Figaro
par Yves Thréard ythreard@lefigaro.fr

Quand des centaines de milliers de personnes s’apprêtent à protester contre le mariage pour tous, on n’a pas le droit de dire qu’il s’agit d’une manifestation de réactionnaires catholiques.

Quand des centaines de milliers de personnes veulent exprimer leur désaccord sur la voie publique, on a le droit d’estimer qu’il s’agit d’un événement historique.

Et quand des centaines de milliers de personnes descendent dans la rue, on est en droit de penser que le pouvoir ne peut rester aussi catégorique.

Dimanche, donc, sera un grand jour. De tous horizons géographiques, de toutes sensibilités, de toutes confessions, de tous âges, des Français vont prendre la parole. Elle leur a été jusqu’à présent refusée par les promoteurs d’une réforme qui n’a jamais été officiellement débattue. Elle leur a été confisquée par une minorité militante d’homosexuels qu’un candidat à la présidence de la République avait électoralement, croyait-il, intérêt à récupérer. Quelle erreur de la part de François Hollande, lui qui n’a cessé d’accuser son prédécesseur de diviseur ! Quel manque de respect de la part de socialistes qui n’avaient pourtant que ce mot à la bouche lorsqu’ils étaient dans l’opposition ! Quelle absence de discernement de la part d’une gauche qui confond toujours ses désirs avec les réalités ! C’est pour avoir péché par excès de confiance qu’ils récoltent aujourd’hui le fruit amer de leur intolérance. Leur morgue a créé les conditions du doute et du reflux. Sur le mariage en lui-même, l’opinion est de plus en plus partagée ; sur l’adoption et la procréation médicalement assistée, la désapprobation est redevenue majoritaire. Un référendum donnerait un résultat des plus incertains. La preuve est apportée qu’il ne faut pas jouer avec ce qu’il est convenu d’appeler les valeurs. Et le mariage, indissociable des fondements de la filiation, en est une. Et une vraie. C’est sur ces sujets, où l’enfant, l’individu et la famille sont en jeu, qu’une conscience collective finit toujours par se réveiller, se forger, se dresser. Pour que triomphe la raison.