Le 6 mai prochain, les Français sont appelés à faire un choix crucial. Ce choix, ce sera celui d’une personnalité et d’une vision pour notre pays, mais aussi et peut-être surtout celui d’un modèle de croissance à la hauteur des défis de l’après-crise. Et sur ce plan comme sur tous les autres, ce sont deux conceptions diamétralement opposées qui s’affrontent.
Au coeur de la politique économique vue par la gauche, il y a un dogme : la consommation serait le seul moteur de la croissance - un moteur qui s’alimenterait d’abord avec des fonds publics, quitte à sacrifier au passage le redressement de nos finances publiques.
Mais tôt ou tard, ce sont les Français qui paieront le prix de cette politique à courte vue. Car pour financer la remise en cause de la réforme des retraites ou la création de nouvelles allocations ou de nouveaux postes de fonctionnaires, il faudra augmenter encore les impôts et les charges qui pèsent sur les entreprises et les ménages, quitte à étouffer un peu plus la capacité de production des entreprises implantées sur notre territoire. L’équation est donc simple : plus de dépenses sociales, cela veut dire plus de taxes.
Or la crise actuelle, c’est précisément la faillite d’un modèle consistant à financer la consommation à crédit, que ce soit le surendettement des ménages ou la dette accumulée par l’état pour financer la consommation des ménages via des transferts sociaux.
Cette politique qui se veut keynésienne n’est pas seulement coûteuse, elle est aussi totalement stérile. Dans un monde où les pays émergents sont devenus de redoutables concurrents industriels, ce soutien artificiel à la consommation ne produit plus aucun effet d’entraînement sur nos économies : il se contente d’alimenter le déficit commercial. En augmentant les dépenses publiques, la gauche ne stimulerait qu’une seule chose : les importations venues de Chine, du Brésil ou d’inde.
Une fois encore, la gauche oublie cette vérité économique première : avant de dépenser la richesse, il faut commencer par la créer. La croissance ne se décrète pas, elle se construit par la force productive d’une nation capable de s’imposer dans la compétition internationale par le travail, l’esprit d’entreprise et l’innovation.
L e seul modèle économique durable, c’est celui que le président de la République a placé au coeur de son action et de son projet : un modèle de croissance fondé sur l’investissement et sur la production plutôt que sur la consommation, un modèle qui repose sur le travail et l’innovation et non sur une perfusion de fonds publics. La priorité, aujourd’hui, est très simple : renforcer la compétitivité de nos entreprises et de notre économie pour créer les emplois, la croissance et le pouvoir d’achat de demain. Seule une politique de compétitivité, par les richesses qu’elle crée, nous permettra de préserver notre mode de vie et notre modèle social.
En l’espace de cinq ans, la France a amorcé un virage décisif. La réforme des universités, le soutien apporté à l’innovation dans les PME comme dans les grandes entreprises avec le crédit impôt recherche ou encore les 35 milliards d’euros des investissements d’avenir irriguent désormais la croissance française. Mais ce coup de fouet donné à notre compétitivité ne se traduira en parts de marché et en emplois qu’à une seule condition : que ces réformes ne soient pas ruinées par une hausse massive du coût du travail ou une remise en cause systématique.
Pour restaurer la compétitivité de l’économie française dans un monde où la concurrence devient chaque jour plus rude, nous ne pouvons pas nous permettre de relâcher nos efforts, bien au contraire. Nous devons amplifier encore les réformes. C’est ce que propose Nicolas Sarkozy.
Pour bâtir une France forte et compétitive, nous devons réformer le financement de notre protection sociale. C’est une nécessité que chacun – y compris les syndicats – s’accorde à reconnaître. Les mesures déjà votées permettront d’ores et déjà d’alléger de 5,4 % les charges des entreprises. C’est un premier pas. Il faudra aller plus loin encore. Si les Français renouvellent leur confiance au président de la République, demain, ce sont de nouveaux accords de compétitivité qui verront le jour. Au plus près de nos entreprises et avec l’accord des salariés, ces accords permettront d’adapter les règles du temps de travail et de partage de la valeur ajoutée afin de défendre nos industries et nos services et de relancer les créations d’emplois.
E nfin,
il nous faudra engager une réforme profonde de notre système de formation professionnelle, pour résoudre ce paradoxe français : comment un pays où le nombre de chômeurs dépasse régulièrement 2 millions depuis des décennies peut-il laisser 500 000 offres d’emploi non pourvues ?
Dans les dix ans qui viennent, la hiérarchie des économies développées sera profondément bouleversée. Ni la France ni les Français ne peuvent à présent se payer le luxe de renouer avec les veilles lunes d’un modèle économique périmé. Dans le monde ouvert et multipolaire qui est désormais le nôtre, nous devons faire le choix du seul modèle de croissance qui permettra à la France d’affronter le XXIE siècle. Ne manquons pas le rendez-vous de la compétitivité : c’est notre avenir qui est en jeu. * Également porte-parole du gouvernement.